L'avocat et membre du Front de salut national, Samir Dilou, est revenu, vendredi 31 mars 2023, sur les ondes de Express FM, sur l'affaire des opposants du régime, arrêtés, depuis plus d'un mois, dans l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'Etat ». « Hier, la demande de libération des détenus, arrêtés depuis plus d'un mois, a été, juridiquement, refusée » a affirmé Samir Dilou. Au micro de Wassim Ben Larbi, le politicien a précisé : « Nous avons déposé deux demandes, la deuxième a été également rejetée où la chambre des mises en accusation avait décidé de refuser la révélation des identités des deux "indicateurs" sur lesquels le dossier de l'affaire est fondé ».
En réponse au journaliste concernant l'implication d'autres personnalités politiques, Samir Dilou a expliqué « le dossier de l'affaire contient un témoignage anonyme, plusieurs noms de personnalités publiques ont été relayés dans les médias. Le juge d'instruction a confié, depuis quelques heures, l'enquête à une unité spéciale pour les interroger. Il s'agit de politiciens, de hauts responsables et des personnes ayant occupé des postes à responsabilité aux services de l'Etat », avant de refuser de communiquer leurs noms : « Je ne pourrai citer leurs noms, je ne sais pas s'ils étaient informés, je ne veux pas qu'ils l'apprennent à travers les médias ». Néanmoins, il a confirmé l'information rapportée par Wassim Ben Larbi, citant la une du journal quotidien « Le Temps », que l'avocate Bochra BelHaj Hmida et l'ancien ministre Kamel Jendoubi sont également concernés.
Par ailleurs, l'ex-membre du mouvement Ennahdha a poursuivi : « Notre rôle est purement juridique, cependant, nous sommes dans l'obligation d'intervenir dans les médias pour rectifier ce qui a été rapporté par certaines personnalités proches du pouvoir, ceux qui appartiennent aux nouveaux partis fondés après le 25 juillet 2021 ». « Si la partie opposante détient d'autres informations, elle n'a qu'à les partager avec l'opinion publique, là un débat contradictoire pourrait avoir lieu, mais, jusqu'à l'heure, aucune partie n'a réussi à démentir la défense des détenus » a assuré Samir Dilou. Pour conclure, l'intervenant a également ajouté : « Ce qui est vraiment drôle et ce n'est jamais arrivé ni sous l'ère de Bourguiba ni de Ben Ali, c'est qu'aujourd'hui un sit-in ouvert est observé pour revendiquer qu'un porte-parole officiel du Tribunal ou du ministère de la Justice se manifeste pour discuter de l'affaire ».