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L'incompétence décomplexée du président de la République
Publié dans Business News le 12 - 07 - 2023

En éduquant leurs enfants, beaucoup de parents leur apprennent à ne pas se créer des excuses pour justifier leurs échecs. Par exemple, on ne peut pas justifier de mauvaises notes à l'école par le fait qu'il a fait chaud ou par le fait que le professeur n'a pas bien fait son travail. Quand on obtient de mauvaises notes à l'école c'est uniquement parce qu'on n'a pas suffisamment travaillé, c'est tout. Pourtant, il semble que nous n'avons aucun mal à tolérer cette même pratique au sommet de l'Etat, de manière décomplexée.
Le président de la République, Kaïs Saïed, n'est parvenu à résoudre aucun des problèmes auxquels il s'est attaqué ou dont il a parlé. De l'hôpital de Kairouan à l'approvisionnement en produits de base en passant par la lutte contre le monopole et la crise des migrants illégaux, le président Kaïs Saïed a été incapable de faire avancer les dossiers et de réaliser une quelconque amélioration. La situation économique et sociale du pays est au bord de l'implosion et le pouvoir d'achat des citoyens n'a jamais été aussi bas. Et pourtant, le chef de l'Etat se dédouane totalement de toute responsabilité et la jette sur le dos d'obscurs lobbies, de parties politiques « dont les objectifs sont connus », de forces étrangères et même sur certains fonctionnaires de l'Etat qui serviraient d'autres intérêts. Les coupables supposés changent, mais deux choses ne changent pas : ce n'est pas la faute du Président et on ne saura jamais, avec précision, qui sont les comploteurs auxquels il fait allusion.

Le président Kaïs Saïed s'est montré incapable de nommer des personnes à des rouages essentiels du fonctionnement d'un Etat qui se respecte. Un grand nombre de postes d'ambassadeurs restent vacants depuis des mois, mais l'exécutif nous dit que la sélection suit son cours sur la base de critères rigoureux. Pourtant, dans un mois, la Tunisie clôturera un an sans ambassadeur à Rome, par exemple. Pour ce qui est des magistrats, le chef de l'Etat refuse, depuis près d'un an également, de procéder au mouvement des juges et des magistrats, pourtant proposé par un conseil supérieur provisoire de la magistrature qu'il a nommé. Kaïs Saïed doit estimer qu'il ne s'agit pas d'une priorité. Comble du cynisme, lors d'une récente rencontre avec Moncef Kchaou, président du CSM provisoire, le président de la République a souligné la nécessité d'annoncer le mouvement dans les plus brefs délais. Comprenez, encore une fois, qu'il n'est nullement responsable de ce retard d'un an. Le président de la République ne semble pas non plus pressé de mettre en place les instances dont il est à l'origine, rappelant en cela ses prédécesseurs d'Ennahdha et autres : pas encore de Cour constitutionnelle, ni de conseil supérieur de l'éducation et de l'enseignement. En fait, faire l'inventaire de tous les postes restés vacants sous la présidence de Kaïs Saïed est une tâche fastidieuse. Toutefois, cela montre bien qu'il existe un problème de compétence chez le président de la République car en plus de tout cela, les personnes qu'il nomme à des postes de responsabilité ont fini par démontrer qu'elles n'étaient pas à la hauteur. Le dernier exemple en date est celui de la membre de la commission nationale de conciliation pénale limogée par le Président après le fameux épisode des « 30 billlions de dollars ».

Le président Kaïs Saïed se rêve aussi dans la peau d'un grand bâtisseur. Sa sensibilité historique lui commande, comme tout leader mégalomane, de laisser une trace matérielle de son passage à la tête du pays. Il ne faut pas oublier que ce président est à l'origine de l'idée d'une cité sanitaire près du gouvernorat de Kairouan, qui serait construite par le génie militaire. Une cité où il y aurait des hôpitaux, des facultés de médecine et tout un cadre de vie propice aux malades et aux médecins qui y seront affectés. On a même vu une maquette du projet et le chef de l'Etat a même affirmé que le financement de cette cité sanitaire était bouclé. Mieux encore, les bailleurs de fonds se seraient presque disputés le privilège de financer ce beau projet. Cela fait près de quatre ans que le président de la République parle de ce projet, mais pas le moindre coup de pioche à l'horizon. Il est également arrivé à Kaïs Saïed d'évoquer un autre projet complétement farfelu, même s'il est beau sur le papier : un TGV qui relierait le nord au sud du pays. Il avait demandé une étude à ce sujet au ministre du Transport. C'était le 27 janvier 2022, depuis, plus rien. Il est probable que le chef de l'Etat ait compris qu'il s'agissait plus d'une lubie que d'un vrai projet, surtout après la vague de moqueries qu'a suscité l'annonce de ce projet. Depuis, il semblerait que le président Kaïs Saïed se soit rabattus sur des projets moins « ambitieux » qu'une cité sanitaire ou un TGV nord-sud. Il veut bâtir un centre international des arts de la calligraphie. Comme d'habitude la maquette du projet lui a été présentée suscitant chez lui un enthousiasme certain, étant lui-même un fan de cette discipline. Cependant, aucune réalisation n'est encore visible sur un projet dont l'utilité est tout à fait discutable.

Dans quelques jours, le coup de force de Kaïs Saïed datera de deux ans pendant lesquels beaucoup a été perdu et presque rien n'a été gagné. L'incompétence la plus criante se trouve justifiée, argumentée et mise en exergue par les laudateurs du président de la République. Un chef de l'Etat qui a tous les pouvoirs sans assumer la moindre responsabilité. C'est lui qui commande, mais c'est toujours la faute aux autres. Il est le patron, sans être le responsable.


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