Le président de l'Observatoire tunisien pour les droits de l'Homme, Mustapha Abdelkebir, est revenu, vendredi 21 juillet 2023, sur la situation des migrants subsahariens bloqués au niveau de la frontière tuniso-libyenne. Invité de Borhen Bsaies dans l'Emission impossible sur IFM, il a assuré qu'il y avait beaucoup d'exagération dans ce qui se raconte sur la maltraitance des migrants clandestins. Revenant sur les rumeurs selon lesquelles l'armée tunisienne est en train de déporter des migrants clandestins pour les abandonner en plein désert à la frontière avec la Libye, le responsable a indiqué qu'un grand flux migratoire venait plutôt du côté libyen et les migrants se retrouvent, souvent, bloqués à la frontière où aucune aide humanitaire ne peut être fournie. Selon ses dires, plusieurs sont soit interdits d'entrer sur le sol tunisien soit interdits d'accès à la Libye et se retrouvent ainsi bloqués dans une zone isolée entre les deux pays. « Le mouvement migratoire est constant entre la Tunisie et la Libye », a-t-il affirmé. « Personne ne peut assumer la responsabilité de placer des gens à la frontière pour des raisons sécuritaires et humanitaires à la fois », a-t-il déclaré notant que les centaines de migrants qui se sont retrouvés près de Ras Jedir après les évènements de Sfax ont été évacués par le Croissant rouge tunisien et hébergés dans les villes voisines. Il a laissé entendre que les rapports de plusieurs organisations internationales étaient hyperboliques et portaient atteinte à l'image de la Tunisie. Des ONG, Human Rights Watch entre autres, ont publié récemment des rapports faisant état de violences et agressions sur des migrants subsahariens déplacés depuis la ville de Sfax vers une zone désertique où aucune assistance humanitaire n'est fournie.