Les ressources d'énergie primaire se sont situées à 2,3 Mtep à fin juin 2023, enregistrant ainsi une baisse par rapport à la même période de l'année précédente de 6%. Cette baisse est due principalement à la diminution de la production nationale du pétrole brut et du gaz naturel. C'est ce qu'a indiqué un rapport sur la conjoncture énergétique pour juin 2023, publié par le ministère de l'Energie. Les ressources d'énergie primaire restent dominées par la production nationale de pétrole et du gaz qui participent tous les deux à hauteur de 74% de la totalité des ressources d'énergie primaire. La part de l'électricité renouvelable (production de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg) uniquement) reste timide et ne représente que 1% des ressources primaires. À signaler que la redevance sur le transit du gaz algérien a enregistré une diminution de 2% à fin juin 2023 par rapport à la même période de 2022. La demande d'énergie primaire a diminué entre le premier semestre de 2022 et le premier semestre de 2023 de 8% : la demande du gaz naturel a diminué de 12% alors que celle des produits pétroliers a enregistré une baisse de 4%. À signaler que la demande du gaz naturel a diminué de 12% suite à la limitation des achats du gaz algérien. Et pour faire face et couvrir la totalité de la demande nationale en électricité, la STEG s'est orientée vers les importations d'électricité. La structure de la demande en énergie primaire a enregistré un léger changement, en effet, la part de la demande des produits pétroliers est passée de 48% à fin juin 2022 à 50% à fin juin 2023. Par contre, la part de gaz naturel est passée de 52% à fin juin 2022 à 50% à fin juin 2023. En comptabilisant la redevance, le bilan d'énergie primaire fait apparaître à fin juin 2023, un déficit de 2,08 Mtep enregistrant ainsi une diminution de 10% par rapport à fin juin 2022. Le taux d'indépendance énergétique, qui représente le ratio des ressources d'énergie primaire par la consommation primaire, s'est situé à 52% à fin juin 2023 contre 51% à fin juin 2022. Alors que, sans comptabilisation de la redevance, le taux d'indépendance énergétique se limiterait à 41% à fin juin 2023 contre 40% à fin juin 2022. Le déficit du bilan d'énergie primaire a diminué de 10% durant le premier semestre de 2023 par rapport au premier semestre de 2022, cette diminution est due essentiellement à la baisse de la demande d'énergie primaire, la production des hydrocarbures a joué, par contre, en défaveur de cette baisse.
Les exportations des produits énergétiques ont enregistré une baisse en valeur de 28% accompagnée par une baisse des importations en valeur de 8%. Le déficit de la balance commerciale énergétique est passé de 4.056 MD à fin juin 2022 à 4.262 MDT à fin juin 2023, soit une augmentation de 5% (en tenant compte de la redevance du gaz algérien exportée).
La production nationale de pétrole brut s'est située à 784 kt à fin juin 2023 enregistrant ainsi une baisse de 8% par rapport à fin juin 2022. Cette baisse a touché la plupart des principaux champs à savoir Halk el Manzel qui est entré en production en 2021 (-43%), El Borma (-16%), Ashtart (-14%), M.L.D (-31%), Cherouq (-25%), Ouedzar(-28%), Fanig/Bag/Tarfa (-17%), Adam (-4%), El Hajeb /Guebiba (-2%) et Miskar (-8%). D'autres champs ont enregistré, par contre, une amélioration de production à savoir Nawara (+53%), Gherib (+27%) et Cercina (+40%). Concrètement, la moyenne journalière de la production de pétrole est passée de 36.4 mille barils/j à fin juin 2022 à 33.9 mille barils/j à fin juin 2023.
Pour leur part, les ressources en gaz naturel (production nationale + forfait fiscal) ont atteint 1.366 ktep, à fin juin 2023, enregistrant ainsi une baisse de 7% par rapport à la même période de l'année précédente. La production du gaz commercial sec a diminué, en effet, de 11%, par contre, la redevance sur le passage du gaz algérien a enregistré une baisse de 2% à fin juin 2023 par rapport à fin juin 2022 en se situant à 507 Ktep. Par ailleurs, la répartition de la redevance totale entre la redevance cédée à la STEG et la redevance exportée montre que la plus grande partie est cédée à la STEG (55%). Les achats du gaz algérien ont diminué de 7%, entre fin juin 2022 et fin juin 2023, pour se situer à 1.027 ktep. L'approvisionnement national en gaz naturel a enregistré une baisse de 12% entre fin juin 2022 et fin juin 2023 pour se situer à 2.166 ktep. La répartition de l'approvisionnement national en gaz naturel par source est comme suite : * Légère hausse de la part du gaz national de 39% à 40%. * Baisse de la part de la redevance perçue en nature et cédée à la STEG de 16% à 13%. * Hausse de la part des achats du gaz algérien de 45% à 47%.
La demande nationale de produits pétroliers, a enregistré entre fin juin 2022 et fin juin 2023, une baisse de 4% pour se situer à 2173 ktep. Ainsi, on a noté une baisse de la demande du GPL de 1%, du fuel de 26%, des essences de 5% et du gasoil de 8%. Par contre la demande du jet d'aviation a enregistré une hausse de 11% et celle de petcoke de 19%. La consommation de carburants routiers a enregistré entre fin juin 2022 et fin juin 2023, une diminution de 7%, représentant de ce fait 62% de la consommation totale des produits pétroliers. La demande totale de gaz naturel a enregistré une baisse de 12% entre fin juin 2022 et fin juin 2023 pour se situer à 2161 ktep. La demande pour la production électrique a enregistré une diminution de 12%, celle pour la consommation finale a diminué de 11%. Le secteur de la production électrique reste, de loin, le plus grand consommateur de gaz naturel (65% de la demande totale à fin juin 2023), la production électrique est en effet basée sur le gaz naturel à plus de 97%. La baisse de la demande du secteur électrique est due à la limitation de la disponibilité du gaz naturel et ne reflète pas la demande du secteur électrique.
La production totale d'électricité a enregistré, à fin juin 2023, une diminution de 8% pour se situer à 8.470 GWh (hors autoproduction consommée) contre 9.179 GWh à fin juin 2022. La production destinée au marché local a enregistré une diminution de 5%. Ainsi les achats d'électricité de l'Algérie et de la Libye ont couvert de 12% des besoins du marché local à fin juin 2023. La STEG conserve toujours la part du lion dans la production électrique avec 99% de la production nationale à fin juin 2023. L'électricité produite à partir de gaz naturel (STEG + IPP) a enregistré une diminution de 8%. La production d'électricité à partir des énergies renouvelables s'est située à 2.5%. Le graphique suivant illustre le mix de la production électrique à fin juin 2023. Par ailleurs, 182 MW de toitures photovoltaïques ont été installés dans le secteur résidentiel et 304 autorisations ont été octroyées pour une puissance totale de 79MW dans les secteurs industriel, tertiaire et agriculture. Les ventes d'électricité ont enregistré une baisse de 1% entre fin juin 2022 et fin juin 2023. Les ventes des clients de la haute tension ont enregistré une diminution de 5%, celles des clients de la moyenne tension ont enregistré aussi une baisse de 3%. À noter qu'il est difficile d'avoir une idée exacte sur la consommation réelle pour les ventes basse tension destinées majoritairement au secteur résidentiel (près de 75% en moyenne), les statistiques étant basées sur la facturation bimestrielle, dont près de la moitié est estimée. Les industriels restent les plus grands consommateurs d'électricité avec 61% de la totalité de la demande des clients haute et moyenne tension à fin juin 2023. La majorité des secteurs ont enregistré une baisse des ventes principalement l'industrie du papier et de l'Edition (-22%), des industries extractives (-14%) et des IMCCV (-10%). Contre une hausse des ventes du secteur de pompage (eau et services sanitaires, +11%) et le secteur de tourisme (+3%).
S'agissant de l'exploration et développement, le nombre total de permis en cours de validité à fin mai 2023, est de 17 dont quatorze permis de recherche et trois permis de prospection. Le nombre total de concessions est de 56 dont 44 en production. L'Etat participe à travers l'ETAP dans 34 de ces concessions en production et directement dans trois. Notons qu'un seul nouveau permis de recherche a été attribué 2023, celui de « Boughrara» (publié au Jort n° 6 du 17 janvier 2023, ndlr). En contrepartie, il n'y a pas eu de nouvelle opération d'acquisition sismique à fin juin 2023 ainsi que de nouvelle opération de forage de développement pour cette même période.
