Attayar a organisé, mardi 29 août 2023, une conférence de presse, durant laquelle son secrétaire général, Nabil Hajji, et la dirigeante Samia Abbou, sont revenus sur les récents développements sur la scène politique et l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat impliquant plusieurs figures de l'opposition. Nabil Hajji a affirmé que les nombreuses affaires en justice n'étaient que diversion dont l'objectif est de couvrir l'échec cuisant du pouvoir en place dans la gestion des affaires de l'Etat et la résolution de la crise multidimensionnelle. Selon le politicien, le peuple tunisien devrait s'attendre à de « nouveaux épisodes de diversion, d'abus et de répression ». Une conclusion qu'il a tirée de l'allocution de Kaïs Saïed lors de la cérémonie de passation entre l'ancienne cheffe du gouvernement Najla Bouden et le chef du gouvernement en exercice, Ahmed Hachani, et du communiqué conjoint publié par les ministères de la Justice, des Technologies de la communication et de l'Intérieur, au lendemain d'une réunion avec le président de la République. Cette triple menace donne une idée, selon Nabil Hajji, sur l'orientation du pouvoir en place. « Le pouvoir a commencé par les politiciens, puis les organismes intermédiaires, ensuite il a muselé les opposants, il ne lui reste qu'une crainte : les cris de la faim. Le pouvoir a peur que l'affamé ne lui dise qu'il a faim », a-t-il déclaré notant que le communiqué des trois ministères vise à faire taire même ceux qui sont en souffrance. Le dirigeant a ajouté, par ailleurs, que les affaires de complot ne pourraient être dissociées du contexte politique déplorant, toutefois, l'impact de ces affaires qui, à son sens, attisent la haine sociale. « Kaïs Saïed puise dans les besoins et les instincts primaires que l'Etat de l'Indépendance a tenté d'éradiquer ; le régionalisme, le tribalisme, la haine sociale et le racisme… », a-t-il dénoncé. Prenant la parole, Samia Abbou est revenue sur l'affaire de complot contre la sûreté de l'Etat impliquant 26 personnalités dont l'ancien secrétaire général d'Attayar, Ghazi Chaouachi. « Il est aujourd'hui clair que Kaïs Saïed a instrumentalisé les institutions de l'Etat pour harceler ses opposants et leurs familles », a-t-elle indiqué rappelant que le fils de Ghazi Chaouachi a été accusé d'offense au président de la République pour avoir dénoncer le fait d'avoir été privé de son droit de visiter son père en prison, sans barrière. Au sujet de la prolongation des mandats de dépôt des prévenus, elle a signalé que toute prolongation de la durée de détention devrait être justifiée car ce n'est nullement un droti acquis pour le juge d'instruction. Cela n'a pas été le cas, d'après Samia Abbou, dans l'affaire des prisonniers politiques. Selon ses dires, le juge d'instruction avait avancé le besoin d'examiner davantage les éléments en sa possession pour le bon déroulement de l'information judiciaire. « Cela veut dire qu'il n'a pas fait le nécessaire », a-t-elle martelé déplorant le manque de sérieux du juge d'instruction qui a pris plusieurs congés depuis que les prévenus ont été placés en détention. « Il n'a pas entendu tous les suspects et même les auditions qui ont été faites étaient brèves et loin de correspondre à la gravité des faits reprochés. Il n'a pas entendu les témoins et n'a procédé à aucune perquisition ou saisie », a-t-elle dénoncé précisant que le rapport de 223 pages n'a aucun lien avec les faits reprochés aux 26 détenus.