La coordination des forces démocratiques progressistes, formée par Attayar, Al Qotb, Ettakatol et le parti des Travailleurs, a tenu, à la date du 2 mars 2023, une conférence de presse portant sur la situation du pays. S'exprimant à cette occasion, le secrétaire général d'Attayar, Nabil Hajji est revenu sur les accusations de complots contre la sécurité de l'Etat en vertu de la loi de lutte contre le terrorisme. Il est, également, revenu sur la situation des migrants en Tunisie. Nabil Hajji a affirmé que Kaïs Saïed avait échoué dans tout ce qu'il a fait, même dans la falsification et la fabrication de dossiers. Il a indiqué que ce dernier sera, un jour, traduit en justice pour les mêmes crimes que ceux dont on accuse Jaouhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi et les autres acteurs de la scène politique. Nabil Hajji a rappelé que la République de Guinée et la République de la Côte d'Ivoire ont décidé de procéder au rapatriement de leurs concitoyens en raison de la gravité de la situation du pays. Il a, également, qualifié le processus entamé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, d'échec cuisant. M. Hajji a évoqué le limogeage des magistrats et les déclarations du président de la République au sujet de ceux qui innocenteraient les accusés dans les affaires de complot contre l'Etat. « L'histoire a prouvé, avant les tribunaux, qu'il s'agissait de criminels ? Monsieur Kaïs, à quoi servent donc les juges d'instruction, les saisies du ministère public, les timbres ou la police technique et judiciaire puisque vous avez déjà annoncé leur culpabilité… Kaïs Saïed a utilisé comme slogan emploi, liberté et dignité nationale. Monsieur le Pésident, où est l'emploi ? Où est la liberté ? Où est la dignité nationale ? », a-t-il ajouté. Nabil Hajji a déploré l'absence de réaction face aux atteintes touchant les Tunisiens en situation irrégulière et se trouvant dans les centres de détention en Italie. Il a critiqué le mutisme des autorités tunisiennes face à la condamnation de Tunisiens à cinq ans de prison en Algérie. Il est revenu sur les poursuites en justice visant des journalistes en vertu du décret n°54. Il a cité l'exemple de la convocation de Nizar Bahloul, directeur de Business News, en raison d'un article portant sur le bilan de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden. M. Hajji a, aussi, évoqué les noms de Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Ghazi Chaouachi et Chaima Issa et les accusations de crimes terroristes les visant. Il a considéré qu'il s'agissait d'une tentative de porter atteinte aux politiciens. Il a estimé que les noms précédemment évoqués renvoyaient une « image positive » du terrorisme en Tunisie. « Chaima Issa est une terroriste ! Ghazi Chaouachi est un terroriste ! Je m'excuse pour l'expression, mais le terrorisme est devenu adorable ! Si ces noms-là sont des terroristes, le terrorisme est donc devenu "Cute"… Ils sont accusés de vouloir mener un coup d'Etat alors que Kaïs Saïed est coupable du même crime », a-t-il ajouté. Nabil Hajji a évoqué les quatre tentatives d'assassinat visant le président de la République en l'espace de deux ans. Il a affirmé qu'il n'y avait eu ni enquête, ni instruction, ni arrestation, ni affaire classée. Evoquant la question de la Décennie noire, Nabil Hajji a indiqué que le système de Kaïs Saïed a laissé en liberté Hichem Mechichi, Youssef Chahed et plusieurs autres ministres symboles de cette période. Il a assuré que l'enquête visant Ghazi Chaouachi ne comportait pas d'éléments justifiant les accusations de complot contre la sécurité de l'Etat. Il a estimé qu'il s'agissait d'une manœuvre visant les opposants à Kaïs Saïed.