Mardi 16 janvier 2024, une information a circulé indiquant qu'un certain nombre de Tunisiennes ont contracté des maladies graves en raison de relations sexuelles avec des étrangers. De nombreux Tunisiens ont partagé l'information, suscitant étonnement et inquiétude. La publication mentionnait que 5.000 filles tunisiennes souffrent de maladies graves, dont le VIH/Sida, à la suite de relations sexuelles avec des étrangers dont des Subsahariens, constituant une menace pour la sécurité sanitaire en Tunisie.
Certains ont également affirmé que 80 % des Africains étaient infectés par des maladies contagieuses, soulignant la nécessité de prendre des mesures urgentes pour expulser ces personnes reponsables de la propagation de la maladie.
Il est important de noter que les Tunisiens sont eux-mêmes Africains, et la Tunisie est un pays africain situé en Afrique du nord. Certains utilisent cette formulation de manière préjudiciable pour stigmatiser les Africains du sud du Sahara ou Subsahariens.
En ce qui concerne les chiffres, il est essentiel de souligner qu'il est possible de compter le nombre total de patients et d'infections par le VIH/Sida et d'autres maladies graves, mais compliqué de savoir si une communauté est réellement reponsable de la propagation de la maladie. Les maladie comme le VIH/Sida ont toujours existé en Tunisie et partout dans le monde, et le virus se transmets par voie sexuelle et sanguine aussi. Ces publications entrent dans le cadre du discours de haine contre les Subsahariens, les chiffres et les pourcentages mentionnés sont sans aucun fondement.
Les statistiques officielles révèlent une augmentation du nombre de personnes infectées par le VIH/Sida en Tunisie au fil des années, avec environ 7.100 cas en 2022, dont seulement 26 % qui reçoivent un traitement.
Ces informations sont basées sur les déclarations de Ramy Khouili le directeur du bureau tunisien d'Avocats sans frontières, qui a souligné la nécessité d'une approche globale pour faire face à la propagation du VIH/Sida en Tunisie. Il a également noté que le nombre de nouvelles infections avait augmenté au cours des dernières années, contrairement à la tendance mondiale de diminution, principalement observée en dehors de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient.
Selon l'Onusida, en 2021, 5 400 personnes vivent avec le VIH en Tunisie dont 200 enfants, 2.400 femmes, et 2.800 hommes en 2022.
Source : ONUSIDA
La population mondiale vivant avec le VIH s'élevait à 39 millions, dont 37,5 millions d'adultes âgés de 15 ans ou plus, et 1,5 million d'enfants âgés de 0 à 14 ans. Les estimations varient entre 33,1 millions et 45,7 millions pour l'ensemble de la population infectée, entre 31,8 millions et 43,6 millions pour les adultes, et entre 1,2 million et 2,1 millions pour les enfants âgés de 15 ans et plus.