• 49% des cas résultent des rapports non protégés entre hétérosexuels contre 30% chez les toxicomanes • Plus d'informations sur les 19 centres de dépistage anonyme et gratuit à travers le numéro vert 80101212 Dans la cadre des manifestations nationales organisées à l'occasion de la Journée mondiale du sida, l'Office national de la famille et de la population (Onfp), sous l'égide du ministère de la Santé publique, a organisé récemment une journée d'information sur le sida au profit des médias tunisiens en la présence du Dr Moncef Sidhom, directeur des soins de santé de base (Dssb) et de M. Khaled Kheïreddine, coordinateur du Programme de partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le Dr Moncef Sidhom a rappelé que le Programme national de lutte contre le sida a débuté en 1987, deux ans après l'enregistrement des premiers cas de VIH et qui a mis en place en 1986 «le Comité national de lutte contre le sida». Depuis, les choses ont beaucoup évolué avec le lancement en 1998 de la stratégie nationale de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles (MST). En effet, en 2000, la Tunisie a connu l'introduction et la généralisation de la trithérapie (le traitement anti-rétroviral qui coûte 220dt/mois/malade) à tous les patients séropositifs. Cinq ans après, il y a eu l'élaboration et la validation du Plan stratégique national. En 2006, il y a eu la soumission d'une requête nationale au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour appuyer la lutte contre le sida. Ensuite, en 2007, la Tunisie a obtenu l'approbation de la proposition nationale par le Fonds mondial, et la Chambre des Députés a amendé des textes pour créer les centres de conseil de dépistage anonyme et gratuit (Ccdag). Enfin en 2010, il y a eu un consensus national sur les traitements par les ARV. D'autre part, le Dr Sidhom a rappelé que d'après les données du récent Rapport Onusida sur l'épidémie mondiale de sida 2010, on estime à 33,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH (fin 2009), dont les 2/3 se situent en Afrique subsaharienne, chiffre légèrement supérieur à celui de 32,8 millions de 2008, et à 10 millions le nombre de personnes ayant besoin d'un traitement anti-rétroviral mais n'ayant pas accès. Stratégies nationales de lutte contre le sida Le Dr Ahmed Maâmouri, représentant de la Direction des soins de santé de base (Dssb), a mis en exergue les différentes stratégies nationales de lutte contre le sida qui se résument en la prévention en agissant sur les voies de transmission (sexuelle, sanguine et la mère âgéé). Le Dr Maâmouri a énuméré les principales voies de la lutte contre le sida en Tunisie qui, selon lui, sont: la surveillance épidémiologique du VIH/sida auprès des populations vulnérables, l'éducation et la communication, la prise en charge médicale et psychosociale des infectés par le VIH (cette prise en charge se déroule dans 4 services de maladies infectieuses au niveau des 4 pôles universitaires de Tunis, Sousse, Monastir et de Sfax), la surveillance et le contrôle des infections sexuellement transmissibles (IST) curables, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'évaluation de la riposte nationale aux IST/VIH/sida. 1.109, le nombre de personnes vivant avec le VIH A noter que malgré la faible prévalence de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (4-5 cas/an), une stratégie nationale (nommée PTME) a été développée. L'objectif est de réduire de 50% le nombre de nouveau-nés infectés par le VIH par leurs mères (2 cas/an). Ainsi, l'application effective de cette stratégie a débuté en 2009 avec la disponibilité du test rapide et la formation des professionnels de la santé quant à l'intérêt du dépistage chez la femme enceinte et la stratégie de PTME. Environ 900 professionnels de la santé dans les différentes régions du pays ont été formés entre 2009 et 2010. A la fin de 2009, 100% des enfants nés d'une mère séropositive au VIH ont bénéficié d'un traitement prophylactique permettant d'éviter l'infection. Toujours selon le Dr Maâmouri, en Tunisie, le système de notification est basé sur la déclaration des cas (MDO). En effet, depuis la notification des premiers cas fin 1985 et jusqu'à fin 2009, le système de notification a recensé 1.568 cas dont 497 cas de décès déclarés. Néanmoins, 50% des cas déclarés sont au stade du sida (maladie). Concernant la situation en 2010 (fin octobre), on a détecté 52 nouveaux cas : 28 hommes, 20 femmes et 4 enfants (contre 51 pour la même période en 2009), ce qui porte le nombre cumulatif des cas déclarés depuis 1987 à 1.620 âmes et à 1.109 le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Quant aux modes de transmission du VIH selon les statistiques de fin 2009, 49% des cas sont accaparés par les hétérosexuels contre 30% par les IDU (personnes s'injectant de la drogue), 9% par la voie sanguine, 6% par les homo/bisexuels et 6% par la voie prénatale. En revanche, l'analyse de la situation de 2005 et 2010 confirme la stabilité de l'incidence du VIH/sida en Tunisie aux alentours de 67 nouveaux cas par an, depuis 1997, confirmant que l'épidémie est stable et à faible prévalence (inférieure à 0,1%). Et pour conclure, il est nécessaire d'accentuer la communication sur le sida en dehors de la Journée mondiale du sida et de renforcer les efforts de promotion des 19 centres de conseil de dépistage anonyme et gratuit, présents dans 14 gouvernorats. A noter qu'un numéro vert, le «80101212», va être mis à la disposition du grand public pour mieux l'informer sur le rôle de ces centres.