Le secrétaire général d'Attayar, Nabil Hajji a indiqué que la date de promulgation d'une constitution devait être fêtée puisqu'il s'agit du contrat politique et social entre les individus d'un pays. Il a estimé que la constitution de 2014 résultait d'une approche participative et représentait logiquement les Tunisiens. S'exprimant le 29 janvier 2024 durant « Houna Tounes » de Moez Ben Gharbia sur Diwan Fm, Nabil Hajji a considéré que l'attachement à la constitution de 2014 aurait pu se manifester à travers les participations au sit-in organisé devant l'Assemblée de représentants du peuple le lendemain de l'annonce des mesures du 25 juillet 2021. Pour ce qui est de la constitution 2022, il a pointé du doigt un désintérêt quant à l'application du texte à travers l'absence de réaction de la part du parlement au sujet des sièges vacants. Nabil Hajji s'est interrogé face à ce désintérêt et ce manque d'attachement aux constitutions et aux textes du côté des Tunisiens. Il a considéré qu'un bon texte de constitution avec de mauvais politiciens aboutirait à un échec. Le dirigeant d'Attayer a évoqué une défaillance de la constitution de 2014 résultant d'un déséquilibre entre les pouvoirs. L'ajout d'un article permettant au président de la République de dissoudre pour une seule fois le parlement aurait résolu le problème. « Prenant un exemple commun aux deux ères : la cour constitutionnelle ! Elle n'a pas été créée… Ce qui a nui à la constitution est les ententes contre-nature. On ne peut pas parler d'un pays dont la religion est l'islam dans le premier article et affirmer qu'il s'agit d'un Etat civil dans le deuxième article. Il fallait trancher… Un article affirme que le droit à la vie est sacré, mais la peine de mort est applicable dans les cas extrêmes… La cour constitutionnelle devait trancher ces nuances… Elle n'a pas été créée, car chacun de son côté cherchait à la contrôler… Elle a refait surface lorsque certains ont essayé de limoger Kaïs Saïed », a-t-il poursuivi. Nabil Hajji a indiqué que la cour constitutionnelle n'a toujours pas été créée. Il a estimé que la loi électorale promulguée un mois après la constitution de 2022 était anticonstitutionnelle. La dissolution des conseils municipaux est, d'après lui, non-fondée. Le dirigeant d'Attayar a considéré qu'il n'y avait pas lieu de parler d'une élection présidentielle en 2024 tant qu'une annonce officielle n'a pas eu lieu. Il a appelé les puissances démocratiques à faire pression afin de fixer une date officielle et de promulguer la loi électorale. Nabil Hajji a assimilé l'élection présidentielle à un fantôme. On en parle sans la voir, selon lui. Pour ce qui est de la tenue de primaires au niveau des puissances démocratiques, il a considéré que l'union entre ces derniers pourrait conduire à une nouvelle enquête pour complot contre la sûreté de l'Etat. Il a expliqué que des unités de police ont été déployées devant l'hôtel où Attayar a organisé une conférence, le samedi 28 janvier 2024, portant sur les crises constitutionnelles. Il a exprimé ses inquiétudes quant à la loi et aux conditions de candidature, mais aussi au sujet du climat politique du pays. Pour ce qui est des sièges vacants à l'ARP, Nabil Hajji a estimé que le problème résultait de la promulgation de façon unilatérale de la loi électorale. Il a cité l'exemple de la circonscription Afrique. Celle-ci compte uniquement 666 électeurs. Or, la loi impose un minimum de 500 parrainages par candidat. Ainsi, dans le meilleur des cas, une seule personne pouvait présenter sa candidature. Il a insisté sur l'inefficacité des lois rédigées de façon unilatérale.