La Coalition tunisienne contre la peine de mort (CTCPM) a publié, mercredi 27 mars 2024, un communiqué faisant suite aux peines prononcées dans le cadre de l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd. On rappellera que quatre accusés ont été condamnés à la peine capitale, la coalition a d'ailleurs exprimé des inquiétudes soulignant qu'il serait dangereux d'instrumentaliser l'affaire de Chokri Belaïd pour normaliser avec la peine de mort et pousser à son application. La coalition souligne que le prononcé des jugements onze ans après les faits, prouve une fois de plus que la justice en Tunisie avance à pas de tortue et que toute la vérité n'a pas été révélée. Elle estime que seuls les exécutants ont été condamnés et que les parties qui ont incité, planifié et ordonné le crime n'ont pas été jugés ainsi que celles qui l'ont dissimulé. La coalition souligne également que l'éradication du terrorisme et la prévention des crimes implique de s'attaquer aux causes et motivations politiques, économiques, culturelles, éducatives et psychologiques qui ont conduit à sa naissance et à son expansion en Tunisie. La cinquième chambre criminelle spécialisée dans les affaires terroristes près le Tribunal de première instance de Tunis a rendu, tôt dans la matinée du mercredi 27 mars 2024, son verdict dans l'affaire de Chokri Belaïd. Sur les 23 accusés (quatorze en état d'arrestation et neuf en liberté), quatre ont été condamnés à mort, deux à la réclusion à vie, cinq ont eu des non-lieux alors que les autres ont été condamnés à des peines allant de deux à 120 ans pour chacun des crimes dont ils sont accusés. Tous les accusés seront soumis à un contrôle administratif allant de trois à cinq ans.