D'après le journal italien « Repubblica », l'administration américaine serait préoccupée par les mouvements et la présence russes en Tunisie. Un représentant du département de l'Etat des USA a déclaré au média italien : « Nous continuons d'être préoccupés par les activités de Wagner, ainsi que par celles soutenues par la Russie sur le continent africain, qui alimentent les conflits et favorisent la migration irrégulière, y compris vers la Tunisie ». Le média italien a évoqué, dans un article publié le 19 mai 2024, la présence russe en Libye et en Algérie et a indiqué que des vols militaires russes ont été aperçus atterrissant à l'aéroport de Djerba. Le journal a considéré qu'il pourrait s'agir d'une preuve de changement de camp de la part de la Tunisie. « Repubblica » a affirmé avoir interrogé le département d'Etat au sujet de ces vols. D'après eux, l'administration américaine a demandé au gouvernement tunisien des explications au sujet de ces avions qui transitent ou atterrissent sur son territoire. Selon « Repubblica », le chef de l'Etat, Kaïs Saïed pourrait, malgré les efforts de Giorgia Meloni, présidente du conseil ministériel italien, décider de s'ouvrir à la Russie ou évoquer cette hypothèse dans le but de faire pression sur l'Occident. Le président de la République pourrait évoquer l'adhésion de la Tunisie à la nouvelle coalition du Sud global, que la Russie et la Chine cherchent à créer afin de déstabiliser l'ordre mondial actuel. « Pour l'Italie, cette situation représente un problème direct. La Tunisie est la nation nord-africaine la plus proche de nos côtes, point de départ des embarcations vers la Sicile. La première ministre Meloni s'est personnellement engagée pour éviter cette dérive, visitant quatre fois le pays et concluant des accords avec le président Kaïs Saïed, dans le cadre du « Plan Mattei ». Rome a également travaillé avec le FMI pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars sur 48 mois via l'Extended Fund Facility, une initiative encore bloquée en raison des résistances de Saïed aux réformes requises, comme la fin des subventions pour des biens tels que les carburants », lit-on dans le même article.