Le ministère public près le tribunal de première instance de Sousse 2 a autorisé l'unité de recherche de la Garde nationale à Enfidha à mener une enquête sur des pratiques de corruption impliquant des fermes relevant de l'Office des terres domaniales. Ces pratiques, selon la porte-parole du tribunal Hager Yaiche, incluent des irrégularités dans les enchères publiques pour la récolte des olives, la destruction délibérée d'oliviers, ainsi que des cheptels de bétail et de volaille. Il est également question de la spoliation des fonds publics.
L'enquête a révélé plusieurs infractions graves, notamment le contournement des enchères publiques annuelles organisées par l'Office, avec des exclusions de transparence qui ont permis à des parties cachées de bénéficier de ces ventes, souvent via des paiements suspects. Un réseau au sein de l'Office a également été découvert, manipulant les enchères pour dissimuler l'identité des gagnants et ainsi échapper à l'impôt. Ce système a permis à certains producteurs de monopoliser la production, de contrôler les prix et de blanchir de l'argent. Neuf suspects, dont le délégué régional, des bénéficiaires des enchères et le gérant du complexe supervisant les ventes, ont été placés en garde à vue.
Cette initiative fait suite à la visite du président de la République à Henchir Enfidha le 10 novembre, où il a donné des instructions pour prendre des mesures urgentes afin de préserver les biens publics et privés de l'Etat et de tenir responsables ceux impliqués dans la dilapidation des ressources nationales. À la suite de cette visite, le président a inspecté deux fermes relevant de l'Office des terres domaniales dans le gouvernorat de Sousse : une à Sidi Bouali et l'autre à Kondar. Plus tôt, le 30 octobre, le président avait visité le domaine agricole Chaâl à Sfax, où plusieurs jours après, l'homme d'affaires Abdelaziz Makhloufi a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête liée à ce domaine.