France : Rachida Dati visée par une enquête pour corruption    Etats-Unis : Les « visas diversité » suspendus après la fusillade de Brown    Pluies fortes sur le Nord et le Centre    Vient de paraître : Anouar Moalla en « Témoin libre d'une époque » (Album photos)    Rappel : nouveautés de la taxe de circulation 2026    Elyes Ghariani - Le Style Trump: Quand l'unilatéralisme redéfinit le monde    Programme télévisé des matchs du vendredi    Service Client de l'Année 2026 : Wafacash Tunisie confirme son engagement client    Crise de la CNAM : les professionnels de santé lancent l'alerte sur un risque d'effondrement    UBCI à la première édition de «Le Bridge 25» organisée par la CCITF: un engagement fort pour l'innovation    Le Ministère du Transport met en place des mesures pour les vacances d'hiver    Finalissima à Lusail : l'Argentine défie l'Espagne le 27 mars au Qatar    Yasmine Radhouani offre l'or à la Tunisie aux Jeux Africains    Les Etats-Unis remettent à la Tunisie des équipements de sécurité d'une valeur de 1,4 million de dollars    Trois startups tunisiennes parmi les finalistes du programme Qualcomm «Make in Africa» 2025    Pluxee Tunisie brille pour ses services aux automobilistes et ses cartes carburant    Le Canada supprime l'obligation de visa pour un pays arabe    Météo en Tunisie : brumes locales denses le matin, chutes de pluies éparses    Abdelaziz Kacem: "Les Arabes ne méritent pas leur langue"    Fête de la Révolution : la Tunisie se souvient, 15 ans après    Fiscalité: Des propositions concrètes de l'ITES qui changent la donne    Abdellatif Khemakhem: L'universitaire éclectique    Leila Derbel Ben Hamed, une source de fierté nationale!    Habib Touhami: Au temps glorieux de "Sawt el Arab" et du panarabisme    La Beauté du fragile: pour une philosophie silencieuse de l'instant    Mort de Peter Greene : L'acteur des rôles cultes nous quitte à 60 ans    Slaheddine Belaïd: Requiem pour la défunte UMA    La loi de finances 2026 officiellement publiée au Journal Officiel    L'appel du Sud : le voyage gourmand de Malek Labidi dans La Table du Sud    Programme JCC 2025 : salles et horaires des films et où acheter les billets de la 36ème session des JCC    Kairouan : début des travaux du nouvel hôpital universitaire Roi Salman Ibn Abdelaziz    Arnaques en ligne en Afrique : une menace en pleine expansion    Hommage à Amor Toumi: une vie dédiée à la pharmacie, à la santé publique et à l'action internationale    Météo en Tunisie : temps brumeux, pluies éparses la nuit    LEBRIDGE25 – Tunis : un événement pour connecter startups, entreprises et investisseurs    Comment se présente la stratégie américaine de sécurité nationale 2025    Titre    Tunisie 2027 : Capitale arabe du tourisme et vitrine du patrimoine    Match Tunisie vs Qatar : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 07 décembre?    JCC 2025, la Palestine au coeur des journées cinématographiques de Carthage : jury, hommages et engagements    Match Tunisie vs Palestine : où regarder le match de Coupe Arabe Qatar 2025 du 04 décembre?    La sélection tunisienne féminine de handball marque l'histoire : 1ère qualification au tour principal Mondial 2025    Des élections au Comité olympique tunisien    La Poste Tunisienne émet des timbres-poste dédiés aux plantes de Tunisie    Sonia Dahmani libre ! Le SNJT renouvèle sa demande de libération des journalistes Chadha Haj Mbarek, Mourad Zghidi et Bourhen Bssaies    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Grève des enseignants suppléants : 17 ans de promesses non tenues et une crise qui s'aggrave
Publié dans Business News le 06 - 01 - 2025

Le président de la République a multiplié ses directives pour résoudre le problème structurel des enseignants suppléants, sauf que rien n'a été fait concrètement. Ils entament aujourd'hui une grève générale afin de réclamer leurs droits bafoués depuis des années. Business News explique les raisons de cette impasse qui menace l'avenir de milliers d'élèves.

Le président de la République, Kaïs Saïed, a évoqué à plusieurs reprises la question des enseignants suppléants. Lors d'une réunion tenue le 2 août 2024 avec la ministre de l'Education, Salwa Abassi, il avait insisté sur la nécessité de trouver une solution définitive pour cette catégorie professionnelle ainsi que pour les conseillers pédagogiques et les agents de laboratoire. Selon un communiqué de Carthage, il s'agissait de garantir leurs droits par des normes claires et équitables, tout en préservant l'importance de l'éducation comme pilier de la société tunisienne.
Cependant, ces engagements sont restés lettre morte. Depuis sa nomination le 25 août dernier, le nouveau ministre de l'Education, Noureddine Nouri, n'a pris aucune mesure concrète pour résoudre le problème des enseignants suppléants. Sa faible présence dans les médias et son inaction pour prévenir la grève entamée aujourd'hui, lundi 6 janvier 2025, suscitent des critiques croissantes. En parallèle, le gouvernement et la présidence semblent incapables de concrétiser leurs engagements, maintenant une situation de statu quo qui ne fait qu'alimenter la frustration des suppléants.

La position des enseignants suppléants : entre désespoir et détermination
Le coordinateur national des enseignants suppléants, Malek Ayari, a appelé à plusieurs reprises le président de la République à intervenir directement pour résoudre ce dossier. Il a mis en avant les 16 années de tergiversations et les promesses non tenues, soulignant l'urgence d'émettre des décrets d'application équitables et transparents. Parmi les points de désaccord figurent la rémunération conditionnée par le temps de travail, les clauses unilatérales permettant la rupture des contrats, et l'absence d'un cadre juridique clair pour leurs droits sociaux.
À ces revendications s'ajoute la question des contrats à durée déterminée (CDD). Paradoxalement, alors que le président Saïed a annoncé vouloir éliminer ce type de contrat précaire dans les secteurs public et privé, le gouvernement continue d'y recourir pour les enseignants suppléants. Cette incohérence accentue le sentiment d'abandon ressenti par cette catégorie de travailleurs.
Imed Abdelkebir, un autre coordinateur national, a dénoncé l'injustice persistante subie par les suppléants, notamment l'absence de rémunérations depuis le début de l'année scolaire. Selon lui, les postes vacants cette année s'élèvent à 12.837, dont 80 % sont occupés par des suppléants. Ces derniers, qui jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement des établissements éducatifs, continuent de travailler dans des conditions de précarité insoutenables.

Un long historique de promesses non tenues
La crise actuelle ne peut être comprise sans revenir sur les années de négligence qui l'ont précédée. Depuis 2007, les enseignants suppléants sont au centre d'un conflit opposant syndicats et gouvernements successifs. Des accords ont été signés, mais leur application concrète n'a jamais été assurée. Chaque nouvelle équipe ministérielle semble découvrir le problème sans apporter de solutions pérennes.
Malek Ayari rappelle que les enseignants suppléants ont longtemps été considérés comme une simple variable budgétaire. Leur contribution au système éducatif n'a jamais été pleinement reconnue, ce qui explique la lenteur avec laquelle leurs revendications ont été traitées. L'absence de vision stratégique pour ce secteur reflète un dysfonctionnement plus large dans la gestion des affaires publiques.

Les conséquences pour le système éducatif
La crise des suppléants a des répercussions directes sur le système éducatif tunisien. Avec plus de douze mille postes vacants, dont la majorité sont occupés par des suppléants, le bon fonctionnement des écoles repose sur une main-d'œuvre précaire. Cette situation nuit à la stabilité des équipes éducatives et, par conséquent, à la qualité de l'enseignement dispensé.
Par ailleurs, le blocage actuel pourrait entraîner des perturbations majeures dans le calendrier scolaire. Si la grève se prolonge, les élèves seront les premières victimes de cette impasse. Les enseignants suppléants, qui ont choisi jusqu'ici de ne pas pénaliser les élèves en organisant leurs actions pendant les vacances, avertissent que toutes les options sont désormais sur la table, y compris un boycott du deuxième trimestre.

Une crise révélatrice des défis du secteur public
Au-delà des revendications des suppléants, cette crise met en évidence les défis structurels auxquels fait face le secteur public en Tunisie. L'absence de planification à long terme, la gestion chaotique des ressources humaines et le manque de coordination entre les différents ministères illustrent un problème systémique.
La confiance entre les citoyens et les institutions est également en jeu. Les enseignants suppléants, qui représentent une part importante de l'effectif éducatif, se sentent marginalisés et ignorés. Cette situation pourrait avoir des conséquences politiques si le gouvernement et la présidence ne parviennent pas à trouver une issue satisfaisante.

Perspectives et solutions
Pour sortir de cette crise, il est urgent que le gouvernement traduise les instructions du président en actions concrètes. Cela implique l'adoption immédiate de décrets d'application équitables, l'élimination des CDD pour les suppléants et la mise en place d'un plan de régularisation clair et transparent.
En parallèle, une meilleure communication entre le ministère de l'Education, les syndicats et les suppléants est essentielle pour restaurer la confiance. Une approche inclusive, impliquant toutes les parties prenantes, pourrait permettre d'éviter l'escalade sociale et d'améliorer durablement les conditions de travail dans le secteur de l'éducation.
Pour les suppléants, il s'agit de continuer à revendiquer leurs droits tout en sensibilisant l'opinion publique à leur cause. Leur rôle dans le système éducatif est vital, et leur reconnaissance est une condition sine qua non pour garantir une éducation de qualité pour tous.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.