« En dépit de tous les efforts déployés par la majorité, et de tous les progrès réalisés grâce à l'existence de l'ONU, nous nous dirigeons vers davantage de guerres et de violations en tout genre, avec de moins en moins de ressources pour le développement. » L'ambassadeur représentant permanent de Tunisie auprès de l'ONU à New York a été droit au but. S'exprimant lors de la réunion informelle de la séance plénière pour commémorer le quatre-vingtième anniversaire de la signature de la Charte des Nations Unies, il a affirmé qu'il ne reste d'autre choix que de promouvoir le multilatéralisme, et d'éradiquer les politiques à géométrie variable et les actions unilatérales. » Et d'ajouter : « Ce sont là les causes profondes des violations constantes et croissantes de tous les droits du peuple palestinien, ainsi que de son génocide. » « La situation actuelle, a conclu l'ambassadeur Ammar, ne doit pas devenir un nouveau point de départ pour la destruction de la vie et de la planète, à une échelle bien plus vaste. » Ci-après le texte intégral de son intervention: Monsieur le Président, Alors que nous commémorons aujourd'hui le quatre-vingtième anniversaire de la Charte des Nations Unies, il est malheureusement clair que le contexte mondial dérive vers des complexités alarmantes et sans précédent. En dépit de tous les efforts déployés par la majorité, et de tous les progrès réalisés grâce à l'existence de l'ONU, nous nous dirigeons vers davantage de guerres et de violations en tout genre, avec de moins en moins de ressources pour le développement. Trop souvent, des décisions majeures affectant la vie humaine et la planète sont prises en dehors de l'esprit des Nations Unies, selon un nombre restreint d'agendas. La mission et l'efficacité de l'ONU sont gravement mises à l'épreuve, sans qu'aucune alternative ne puisse remplacer cette institution commune indispensable. Un monde sans l'ONU, ou sans une meilleure alternative, serait une jungle, sans lieu sûr pour personne. Il ne reste d'autre choix que de promouvoir le multilatéralisme, et d'éradiquer les politiques à géométrie variable et les actions unilatérales. Ce sont là les causes profondes des violations constantes et croissantes de tous les droits du peuple palestinien, ainsi que de son génocide. Une économie fondée sur le progrès de l'humanité doit remplacer l'économie fondée sur la guerre. C'est la seule approche viable, réaliste et durable à long terme. La sécurité ne saurait se substituer à la paix. Monsieur le Président, La Tunisie continuera de figurer parmi les plus fervents défenseurs de la Charte et de son esprit. Jamais d'agression ni de guerre de notre part. Ce que nous disons est ce que nous faisons, ou pouvons faire. La force militaire et les intérêts financiers suspects à court terme ne devraient jamais être les moteurs prédominants des affaires internationales. Toutes les puissances militaires ne durent qu'un temps limité avant de disparaître. Les grandes civilisations, elles, produisent de l'art et des idées qui élèvent l'humanité vers de plus hauts niveaux. On ne peut sérieusement revendiquer la démocratie et les valeurs humaines pour son propre peuple tout en provoquant ou en cautionnant la violence, les massacres et le chaos au-delà de ses frontières. Monsieur le Président, Nous ne devons pas accepter de nous retrouver dans une situation similaire, voire pire, que celle qui a conduit à la création de l'ONU. À l'époque, le massacre de millions de civils innocents avait marqué le point final de la pire tragédie humaine. La situation actuelle ne doit pas devenir un nouveau point de départ pour la destruction de la vie et de la planète, à une échelle bien plus vaste. » Télécharger le discours en anglais