Le membre du bureau exécutif de l'Union tunisienne des taxis individuels, Faouzi Khabouchi, a réagi, mardi 25 mars 2025, à l'annonce faite la veille concernant des soupçons de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale visant des sociétés gérant des applications d'e-taxis. Le syndicaliste a précisé, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, avoir déposé depuis 2022 des plaintes contre ces applications auprès des parquets du Grand Tunis (Tunis, Ariana, La Manouba, Ben Arous). Il a également envoyé des courriers à la Banque centrale de Tunisie (BCT), à la Commission tunisienne des analyses financières (Ctaf) et à la direction de contrôle des impôts. M. Khabouchi a soutenu que ces sociétés avaient fait sortir des fonds de manière illicite du pays, protégées par des mains invisibles et puissantes au sein de l'Etat. D'ailleurs, il a précisé que le montant mentionné la veille ne représentait qu'une goutte dans un océan. Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, avait indiqué la veille que les douze millions de dinars saisis ne constituaient que les recettes des trois derniers mois. Le syndicaliste a, pour sa part, donné l'exemple de Bolt, l'une des sociétés mises en cause, qui percevait au début de ses activités 15 % des recettes des chauffeurs de taxi affiliés, un taux qui est ensuite passé à 18 %.
Rappelons que la Direction générale de la Garde nationale avait annoncé, lundi 24 mars 2025, que des soupçons de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale liés à des sociétés gérant des applications de e-taxis ont été révélés. Elle a précisé que les sociétés concernées opéraient sans autorisations légales, utilisaient de fausses déclarations et se servaient de comptes bancaires non déclarés pour transférer d'importantes sommes d'argent à l'étranger, en violation flagrante de la réglementation en vigueur. Les enquêtes ont conduit à la saisie d'environ douze millions de dinars sur leurs comptes bancaires, à la suspension de leurs activités, à leur radiation du Registre national des entreprises (RNE) et à la fermeture de leur siège social.