« Au cours de la récente période, un certain nombre d'initiatives et de tentatives de rassemblement au sein de la famille démocratique et civile ont abouti à un certain nombre de blocs et de mouvements comprenant des partis politiques, des organisations de la société civile et des personnalités indépendantes telles que la Dynamique féministe, Forum des forces démocratiques, Coordination des forces démocratiques, Réseau tunisien des droits et libertés... Un certain nombre d'initiatives telles que le mouvement "Hak", l'initiative du Parti Destourien Libre (PDL) et la Charte républicaine pour organiser une lutte civile pacifique et faire face à l'hégémonie des autorités actuelles et à leurs violations des droits et des libertés. Le collectif Soumoud apprécie ces tentatives d'organisation et de rationalisation de la lutte contre le système autoritaire qui s'effondre, mais considère que le moment est venu et que les conditions objectives sont réunies pour que les forces démocratiques et civiles élargissent le champ des consultations entre les partis politiques afin de relancer la scène politique, de reconquérir l'espace public et de défendre les droits et les libertés par une pression collective efficace à travers une lutte civile pacifique, surtout après l'échec des politiques économiques et sociales du pouvoir établi et son incapacité à traiter de nombreux dossiers brûlants et à trouver de véritables solutions pour les Tunisiens, ce qui a entraîné une accélération du mécontentement dans la rue tunisienne et une inquiétude grandissante quant à une réalité qui se dégrade et un avenir incertain », lit-on dans un communiqué du collectif Soumoud daté de mercredi 16 avril 2025 et signé par son coordinateur, Houssem Hammi.
Le collectif appelle, dans ce même document, « les forces démocratiques et civiles à se rassembler autour des dénominateurs communs qui les unissent et à lutter pour atteindre les objectifs immédiats sur lesquels elles s'accordent, tels que la création de la Cour constitutionnelle, du Conseil supérieur de la magistrature et d'une Autorité de la communication audiovisuelle, de l'abrogation des décrets et lois liberticides tels que les décrets 11 du 12 février 2022 et 35 du 1er juin 2022 relatifs à l'indépendance de la justice et le décret 54 du 13 septembre 2022 relatif à la liberté d'expression, ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques et d'opinion tout en leur garantissant, ainsi qu'à tout citoyen tunisien, les conditions d'un procès équitable. En outre, les institutions médiatiques et les journalistes devraient être libérés et autorisés à travailler de manière indépendante et sans pression ni menace, en particulier les médias publics, qui sont devenus le bras médiatique et de propagande du pouvoir établi ».
Soumoud précise « avoir entamé une série de consultations avec les composantes des parties démocratique et civiles, y compris les personnalités publiques, les compétences nationales, les partis politiques et les organisations de la société civile, afin de discuter des moyens les plus sûrs et les plus efficaces de parvenir à un consensus le plus large possible entre eux et à identifier les priorités et les objectifs qui peuvent être atteints sur la voie de l'instauration d'un Etat de droit et de libertés ». Et de souligner que « le collectif n'appelle en aucun cas à la constitution d'un front politique ou d'une alliance électorale, étant conscient des différences fondamentales au sein de ce spectre civil et démocratique ». Pour lui, « la seule convergence qui se fera sera celle des luttes sur des questions de principe et des dénominateurs communs pour créer un nouvel équilibre dans la scène politique et réaliser un certain nombre de revendications urgentes qui limiteraient la domination du pouvoir établi, restaureraient l'espace public et permettraient au pays de passer à des réformes plus structurelles, importantes et sérieuses pour consacrer un système démocratique et stable permettant à chacun de concourir politiquement dans le cadre de la loi et de présenter des programmes et des visions au détenteur originel de la souveraineté, le peuple tunisien ».