Elyes Chaouachi, fils du détenu politique et dirigeant d'Attayar, Ghazi Chaouachi, a indiqué que trois policiers se présentant comme membres de l'unité de lutte contre le terrorisme se sont rendus au domicile de ses parents. Cela a eu lieu dans la matinée du samedi 26 avril 2025. Les agents ont interrogé l'épouse de Ghazi Chaouachi, la magistrate Sofia Ben Agla sur la localisation de son fils, Elyes Chaouachi. Cette dernière leur a rappelé qu'il se trouvait à l'étranger. Les policiers ont insisté et lui ont demandé de se montrer plus coopérative. Elyes Chaouachi a expliqué avoir quitté le pays depuis plusieurs années, et ce en prenant l'avion, soit de manière légale et supposée être connue des autorités tunisiennes. « Ils ont fait peur à ma mère et à ma sœur qui se trouvaient seules à la maison... Classer Ghazi en tant que terroriste ne leur suffit pas. Ils ont l'intention d'en faire une accusation héréditaire... L'injustice que subit mon père ne leur suffit pas... Il s'agit de la troisième affaire me ciblant, mais de la première en tant que terroriste... Aujourd'hui, l'élite du pays est accusée de terrorisme, à savoir Ghazi, Souab, Jaouhar et les autres », a-t-il écrit sur son profil Facebook. Elyes Chaouachi s'est interrogé sur les raisons ayant poussé les agents à se rendre au domicile de ses parents. Il a assuré que ces agissements ne le déstabiliseraient pas. Il a affirmé être fier de faire partie des victimes d'injustice, telles qu'Ahmed Souab.
Pour rappel, l'affaire de complot contre l'Etat vise plusieurs personnalités politiques tunisiennes. La liste des accusés, incarcérés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de cette affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023. La période de détention provisoire aurait dû prendre fin entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n'a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d'instruction ont suscité critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération, mais sans succès. À ce jour, après plus de 700 jours de détention, ils restent emprisonnés. Au bout de trois audiences, toutes plus chaotiques les unes que les autres, le procès en première instance de l'affaire de complot contre l'Etat s'est achevé avec des verdicts lourds allant jusqu'à 66 ans de prison. Il s'agit, selon la défense et l'opposition, d'un procès bâclé et tenu en violantion des roits fondamentaux des prévenus et des garanties d'un procès équitable.