L'avocat Faouzi Jaballah a exprimé ses préoccupations quant à la dégradation de l'état de santé du dirigeant d'Ennahdha et médecin, Mondher Ounissi, affirmant que ce dernier est victime de négligence médicale. Il risque, selon lui, de développer une insuffisance rénale. Dans une publication en date du 16 mai 2025, Me Jaballah a indiqué que Mondher Ounissi, détenu depuis le 5 septembre 2023, garde espoir d'obtenir justice dans les deux affaires ayant conduit à son incarcération. La première concerne des enregistrements fuités d'une conversation téléphonique avec la journaliste Chahrazed Akacha, la seconde est liée au décès de l'homme d'affaires Jilani Dabboussi.
L'avocat affirme que son client est profondément affecté par le manque de prise en charge médicale. Il précise que son taux de créatinine est actuellement de 113, un niveau qui justifierait une hospitalisation immédiate. Il rappelle qu'une hospitalisation avait été décidée lorsque ce taux avait atteint 111, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, malgré l'aggravation. Faouzi Jaballah estime que cette négligence pourrait être motivée par la peur : le médecin en charge craindrait d'éventuelles pressions du pouvoir en place. Il explique que des analyses sanguines avaient été prescrites, mais qu'elles n'ont pas été réalisées. Mondher Ounissi devrait ainsi être ausculté sans que les résultats nécessaires soient disponibles. Selon le détenu, un tel examen, sans données médicales fiables, n'a aucun sens. L'avocat a déploré cette situation, alertant sur le risque d'une insuffisance rénale grave. Il a rappelé que les conflits politiques ne devaient en aucun cas mettre en danger la vie des détenus.
Pour rappel, Mondher Ounissi est emprisonné depuis le 5 septembre 2023 dans le cadre de l'affaire dite du « complot 2 », liée à des enregistrements ayant circulé sur les réseaux sociaux à l'automne 2023. Dans ces extraits, il évoque des rencontres avec Othman, Hussein et Omar Jenayah, tout en critiquant ouvertement plusieurs figures d'Ennahdha. Son nom est, aussi, cité dans l'affaire de la mort de Jilani Daboussi, et ce en sa qualité de médecin. Un mandat de dépôt avait été émis à son encontre en mai 2024. Il avait entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération.