La journaliste tunisienne Chadha Haj Mbarek a décidé, ce mardi 20 mai 2025, de mettre fin à la grève de la faim qu'elle avait entamée le 15 mai dernier. L'annonce a été faite par son frère, Amen Haj Mbarek, dans une publication Facebook, précisant que cette décision intervient après que sa sœur a pu bénéficier d'un examen médical et de médicaments essentiels, en attendant les résultats des analyses et les soins requis. « Maintenant, je peux affronter l'injustice avec le moral haut », a déclaré la journaliste depuis sa cellule, exprimant sa gratitude envers toutes les personnes qui ont soutenu son droit à un traitement médical, qu'elle qualifie de « droit sacré ». Dans son message, relayé par son frère, Chadha Haj Mbarek a également remercié sa famille, restée mobilisée face à ce qu'elle décrit comme une « injustice flagrante », ainsi que les membres de sa défense. Elle a par ailleurs indiqué avoir adressé une lettre à la ministre de la Justice pour dénoncer la « persécution » dont elle fait l'objet, précisant que ce geste visait aussi à soulager sa conscience.
Dans une lettre envoyée précédemment depuis sa prison, Chadha Haj Mbarek avait tiré la sonnette d'alarme sur la dégradation de son état de santé : hypertension oculaire, douleurs sévères au niveau de la colonne vertébrale, de l'épaule, du poignet droit, et intolérance aux antalgiques en raison de troubles gastriques. « Je vomis beaucoup, je perds connaissance à cause de la douleur. Mon corps est usé par la maladie. Je n'en peux plus », écrivait-elle, expliquant que les traitements administrés n'étaient ni suffisants ni adaptés, et que les examens réalisés à l'hôpital ne lui étaient pas expliqués avant son renvoi immédiat en détention. Un médecin aurait évoqué la nécessité d'une intervention chirurgicale au niveau du dos, mais aucune décision concrète n'a été prise à ce jour. Face à cette situation, la journaliste avait lancé un appel à l'aide, exhortant toute autorité compétente à agir d'urgence pour garantir son droit aux soins.
Chadha Haj Mbarek a été condamnée à cinq ans de prison dans le cadre de l'affaire dite « Instalingo ». L'affaire, ouverte en septembre 2021 par le tribunal de première instance de Sousse 2, concerne 51 personnes, parmi lesquelles des journalistes, des hommes d'affaires, des politiciens et des agents de sécurité, certains étant poursuivis en liberté, d'autres en fuite ou en détention.