Le déficit budgétaire de la Tunisie s'est établi à environ 10 milliards de dinars à la fin de l'année 2024, enregistrant une baisse de 6 % par rapport à 2023 (11,4 milliards de dinars), selon les données provisoires publiées par le ministère des Finances sur l'exécution du budget de l'Etat arrêtée au 31 décembre 2024. Cette réduction du déficit s'explique principalement par une croissance des ressources budgétaires plus rapide que celle des dépenses. Les recettes budgétaires ont augmenté de 8,7 %, passant de 43,2 milliards de dinars fin 2023 à 47 milliards de dinars fin 2024. Cette évolution est portée par une progression des recettes fiscales de 9,7 %, atteignant 41,7 milliards de dinars, et par une légère hausse des recettes non fiscales de 3,3 %, qui ont atteint 4,6 milliards de dinars. En parallèle, les dépenses budgétaires ont connu une hausse de 4,6 %, pour s'établir à 56,4 milliards de dinars à fin 2024, contre environ 54 milliards en 2023. Cette augmentation est due à la progression des dépenses salariales de 2,6 % (de 21,7 à 22,2 milliards de dinars), des dépenses d'intervention de 4 % (portées à 19 milliards), des charges d'intérêt sur la dette de 7,8 % (atteignant 6,2 milliards) et des dépenses d'investissement de 7,4 % (s'élevant à 6 milliards de dinars). Les ressources de trésorerie ont, quant à elles, augmenté de 10 %, passant de 26,1 à 28,8 milliards de dinars, principalement grâce à un recours accru à l'emprunt intérieur, qui a atteint 23,2 milliards de dinars. Ces ressources ont été affectées principalement au remboursement du principal de la dette (64,3 % des fonds mobilisés, soit 18,5 milliards de dinars) et au financement du déficit budgétaire (32,7 %, soit 9,4 milliards de dinars). Le stock de la dette publique s'est allégé, atteignant 81,2 % du PIB à la fin de l'année 2024, contre 84,6 % un an plus tôt.