Mohamed Jihad Mejdoub, étudiant tunisien en troisième année de médecine à la faculté de Sfax, est détenu depuis le 26 septembre 2023. Il a été arrêté dans le gouvernorat de Kasserine, alors qu'il séjournait brièvement chez un ami. En sortant dans la soirée pour chercher un moyen de transport afin de regagner son domicile, il a été interpellé par des agents de sécurité. Selon les déclarations de ses proches, cités par l'association Intersection, aucune justification immédiate ne lui aurait été fournie lors de son arrestation. Son père affirme que son apparence, notamment sa barbe, aurait suscité des soupçons. La fouille de son sac a révélé un petit Coran et un vêtement utilisé pour la prière. Son téléphone aurait été saisi et fouillé sans autorisation judiciaire. Une application de messagerie y aurait été installée afin d'examiner son contenu, ce qui a permis d'identifier son abonnement à certaines chaînes religieuses. À la suite de ces éléments, les autorités ont alerté la brigade antiterroriste, et l'étudiant a été transféré à Tunis pour une enquête approfondie. Durant sa garde à vue, aucune communication n'aurait été établie avec sa famille pendant quatre jours, toujours selon la même source. Lors des interrogatoires, il aurait été questionné sur ses déplacements fréquents entre différentes régions du pays, qu'il présente comme un loisir personnel. Une perquisition à son domicile à Sfax a permis de saisir une veste lestée, initialement présentée comme un équipement à usage militaire. Un rapport officiel, publié six mois plus tard, a toutefois confirmé qu'il s'agissait d'un accessoire sportif vendu dans le commerce.
Mohamed Jihad Mejdoub a été placé à la prison de la Mornaguia. Ses proches signalent des conditions de détention difficiles : surpopulation, problèmes de santé (troubles respiratoires, symptômes de gale), épisodes d'isolement disciplinaire et restrictions répétées aux visites. Il a été condamné en première instance à dix ans de prison, répartis en deux peines de cinq ans : l'une pour appartenance présumée à un groupement en lien avec des activités terroristes, l'autre pour intention et préparation d'actes de violence, dont l'homicide. Il a également écopé de cinq années de contrôle administratif supplémentaires.