La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de corruption financière, relevant du Tribunal de première instance de Tunis, a fixé une audience à la mi-juin pour examiner une nouvelle affaire impliquant l'homme d'affaires Taoufik Mkacher. Il est poursuivi, aux côtés d'un ancien haut responsable de la Banque centrale de Tunisie, pour de graves infractions financières et administratives. Au cœur de ce dossier figure l'octroi à Taoufik Mkacher d'un prêt bancaire sans garanties financières suffisantes, apprend Business News de source proche du tribunal. Les conditions de cette opération ont suscité d'importants soupçons d'abus de pouvoir et de recours à des réseaux d'influence dans le secteur bancaire, ce qui a conduit à l'ouverture d'une enquête judiciaire approfondie. La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Tunis avait déjà rejeté une demande de libération de l'homme d'affaires. Elle a décidé de renvoyer son dossier, ainsi que ceux d'autres prévenus — dont des représentants légaux de sociétés — devant la chambre criminelle compétente. Les mis en cause sont poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation, notamment : blanchiment d'argent dans le cadre d'une entente entre plusieurs parties, usage abusif de fonds de sociétés à des fins personnelles, octroi illégal d'avantages à des sociétés tierces, dissimulation de preuves avant l'intervention des autorités, ainsi qu'exploitation d'une position dans une entreprise à participation publique pour en tirer un avantage personnel ou en faire bénéficier autrui, en violation des règles en vigueur.
Cette affaire s'ajoute au lourd passif judiciaire de Taoufik Mkacher. Il avait déjà été entendu par le juge d'instruction du pôle judiciaire économique et financier pour des soupçons de blanchiment d'argent et d'exploitation de la fonction d'un agent public à des fins personnelles. Son arrestation remonte au 20 octobre 2023, effectuée par la brigade centrale de lutte contre les crimes financiers de l'Aouina. Dix jours plus tard, un mandat de dépôt a été émis à son encontre par le parquet du Pôle judiciaire financier. Taoufik Mkacher a également été condamné par le tribunal de première instance de Tunis dans une affaire de chèques sans provision, assortie d'une accusation de falsification. Fin janvier 2023, la 8e chambre correctionnelle du même tribunal lui a infligé une peine de deux ans de prison ferme, à la suite d'une plainte déposée par une banque privée à participation étrangère pour escroquerie et falsification dans le cadre de transactions financières et commerciales litigieuses. Enfin, un autre dossier à son encontre, de nature douanière, est toujours en instance. Il porte sur l'importation de marchandises sans déclaration et la dissimulation d'avoirs.