Le conseiller économique de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), Fathi Ben Khalifa, est revenu, mercredi 4 juin 2025, sur les préparatifs pour la prochaine saison agricole et a exprimé son appréciation du fait que l'organisation était pour une fois sur la même longueur d'onde avec le gouvernement. En effet, l'Utap et le gouvernement ont tenu, chacun séparément et sans concertation, mardi 3 juin 2025, une séance de travail sur les préparatifs pour la prochaine saison agricole. L'Utap avait consacré sa réunion à la nécessité de fournir les quantités nécessaires de semences de qualité supérieure, et qu'elles soient disponibles à partir du mois de septembre chez les agriculteurs. Parallèlement, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zanzri, avait présidé un conseil ministériel restreint consacré aux préparatifs de la campagne agricole 2025-2026 afin d'assurer les meilleures conditions de son lancement et de sa réussite conformément à la vision du président de la République Kaïs Saïed, précise un communiqué. Et d'évoquer spécifiquement la question des engrais. Au micro de Wassim Ben Larbi dans l'émission Expresso sur Express FM, Fathi Ben Khalifa s'est félicité que le gouvernement a commencé les préparatifs dès maintenant, chose qu'il devra faire chaque saison car les semences de qualité supérieure sont prélevées sur la moisson de cette année. Il a souligné dans ce cadre la nécessité de fournir des semences de qualité supérieure et assez tôt pour rassurer l'agriculteur. Il a aussi abordé un sujet important, celui des engrais et la difficulté des agriculteurs à s'en procurer, alors que la Tunisie est un pays producteur : des retards qui impactent négativement la récolte. Et d'appeler à la numérisation du processus pour faciliter l'accès aux agriculteurs. Il a évoqué le Fonds calamités naturelles, fonds créé pour indemniser les agriculteurs inscrits, et la non-publication des textes applicatifs concernant les attestations de calamités. Chose pénalisante pour les agriculteurs : sans ces attestations, ils ne peuvent pas rééchelonner leurs dettes auprès des banques et accéder à de nouveaux financements. Ainsi, les agriculteurs n'ont ni reçu les attestations, ni reçu les indemnisations légitimes. Et de préciser que la Tunisie sème en un an 1,2 million d'hectares en céréales, pour un financement total nécessaire de l'ordre de 3,6 milliards de dinars. Le financement reçu des banques (BNA Bank avec 120 millions de dinars et la BTS avec vingt millions de dinars) pour la saison céréalière 2023/2024 était le meilleur, a-t-il précisé. Mais il demeure insuffisant : à peine 5 % des besoins. D'où son appel à réviser le volume du financement dédié aux grandes cultures céréalières ainsi que les taux d'intérêt pratiqués. S'agissant d'avoir une autosuffisance en céréales, M. Ben Khalifa a estimé que ce n'était pas réaliste de parler directement d'autosuffisance, mais qu'il faut mettre en place une stratégie et un programme sur cinq ans ou plus, avec des objectifs déterminés et en fournissant les moyens nécessaires à cet effet, notamment les terrains cultivables.