Le député Ahmed Saidani a présenté, mercredi 30 juillet 2025, son constat relatif à l'activité et à l'état des lieux de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Dans un post publié sur Facebook, le député a dressé un bilan sombre et alarmant, empreint de prévisions pessimistes quant à la situation générale des députés, de l'ARP et du pays. M. Saidani a d'abord expliqué que l'ARP s'enfonce dans la dérive populiste, faute de réveil face à la réalité du pays. Il a ensuite précisé que, sur le fond, le gouvernement actuel manque de vision, de programme et de capacité à proposer une alternative sérieuse. Il est ensuite revenu sur la reprise après les vacances parlementaires, évoquant notamment la phase de préparation de la loi de finances. Il a commenté : « Les illusions de l'Etat social se briseront devant un Etat réduit à un appareil de coercition sociale, alors que nous croulons sous des déséquilibres financiers majeurs. » Il a également affirmé que la tension entre le pouvoir législatif et le gouvernement s'était intensifiée, engendrant une perte de contrôle par Brahim Bouderbala, président de l'ARP, sur les votes. Cela reflèterait, selon lui, les tensions qui secouent le pays, marquées par des accusations croisées, des incohérences ministérielles et une crise de confiance. « Et si la prochaine loi de finances ne parvient pas à apaiser la soif des Tunisiens pour une véritable justice fiscale et sociale, alors nous serons face à un état d'insubordination au sein du parlement, et à un affrontement avec le gouvernement, qui ne passera pas inaperçu aux yeux des citoyennes et citoyens », a-t-il poursuivi. Le député est ensuite passé au plan institutionnel, anticipant qu'à mi-mandat (13 septembre 2025), plusieurs députés basculeront dans une logique électoraliste, multipliant les discours populistes à visée locale ou sectorielle. « Dans le but de gagner le plus de sympathie possible dans leurs régions respectives et de renforcer leurs chances d'obtenir un second mandat. Ce sera une nouvelle vague de populisme dictée par la réalité de la loi électorale », a-t-il estimé au sujet des orientations attendues lors de la reprise des travaux de l'ARP. Il a également expliqué que ces comportements seront accompagnés de ce qu'il a qualifié de conscience « embryonnaire » du peuple, qui, selon lui, n'arrive pas encore à distinguer les rôles des différents conseils instaurés par le régime du 25 juillet. « Nous serons alors face à un spectacle médiocre de type "vide ton cœur" », a-t-il ajouté. Enfin, le député a présenté une conclusion globale évoquant, selon lui, deux types de discours dominants. Le premier, hostile envers le pouvoir exécutif, et le second, imprégné de victimisation régionale. Il est à rappeler que le député de la circonscription de Mateur-Utique a multiplié récemment les critiques envers le président de la République, le gouvernement et les politiques menées, y compris à la veille du quatrième anniversaire du déclenchement du « processus du 25 juillet ». Pourtant, Ahmed Saidani fut un fervent défenseur du président Kaïs Saïed.