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Ahmed Saidani s'en prend au président à la veille du 25-Juillet
Publié dans Business News le 24 - 07 - 2025

Le député Ahmed Saidani a exprimé, jeudi 24 juillet 2025, sa profonde désillusion envers la gouvernance du président de la République, Kaïs Saïed, dénonçant l'inefficacité du pouvoir malgré un contrôle total des organes de l'Etat, ainsi que l'absence de vision ou de résultats concrets.
« J'ai rêvé profondément, mais chaque jour, je me réveille en réalisant que moi et d'autres avons vécu dans une illusion, dans des chimères. Les slogans étaient les nôtres, les paroles aussi, mais les actes, seul Dieu les concrétisait », a écrit le député de la circonscription de Mateur-Utique dans une publication diffusée sur son compte Facebook, à la veille du quatrième anniversaire du 25-Juillet.

M. Saidani s'est ensuite interrogé sur les plaintes répétées du président, affirmant qu'on lui « met des bâtons dans les roues », alors qu'il dispose de l'ensemble des services de renseignement du pays : ceux du ministère de l'Intérieur, de la Défense, de la présidence de la République, ainsi que de toutes les forces armées. « Tous les services de renseignement du pays sont à ta disposition, et tu veux me faire croire que tu ne sais pas qui bloque le pays ? », a-t-il lancé.
Le député a aussi critiqué sévèrement les attaques du président contre l'administration, accusée de freiner son action, alors que, selon lui, cette dernière agit sous l'emprise de la peur, et que personne n'ose jamais le contredire.
Ahmed Saidani a souligné que Kaïs Saïed s'est accaparé les fonctions des ministres, des gouverneurs et de plusieurs postes administratifs, tout en rappelant que ces responsables ont été nommés par le président lui-même. « Qu'est-ce que cela signifie qu'un président convoque toujours les mêmes personnes pour leur répéter les mêmes discours, alors que la caisse est vide et qu'il le sait parfaitement ? Aucun ministre n'a le courage de lui dire que nous n'avons pas d'argent », a-t-il ajouté. Il a reconnu que Kaïs Saïed était peut-être le président « le plus patriote et le plus intègre » que la Tunisie ait connu, mais que cela ne suffisait pas à faire avancer le pays en l'absence de vision, de programme ou de stratégie.

Le député est également revenu sur l'échec des nominations successives, qu'il a qualifiées d'incompétentes. « Tu peux te tromper une fois, deux fois… mais là, on en est à six chefs de gouvernement, et aucun d'entre eux ne comprend ce qu'il fait », a-t-il dénoncé, allant jusqu'à jurer que certains ministres attendent leur limogeage pour se reposer.
Le gouverneur de Tunis a aussi été la cible de critiques virulentes, qualifié de « gouverneur de propagande », bon uniquement pour les films, selon M. Saidani.
Le député a poursuivi : « Le président est allé à El Fouladh, rien n'a changé. Il est allé au domaine Chaâl, la situation y est devenue encore plus catastrophique. Il est allé au stade d'El Menzah, toujours rien. Comprenez-vous ce que cela signifie qu'un président se déplace ? À ce point, il suffit d'une photo pour qu'on dise que c'est un président ? Avant, quand un gouverneur se déplaçait, tout le pays bougeait... ».
S'agissant du rendement de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Ahmed Saidani a accusé l'exécutif d'avoir « détruit le Parlement ».
Le député a conclu son message en affirmant que si le président de la République ne se réveille pas, c'est la « destruction totale » qui guette le pays, précisant que son témoignage est destiné à la mémoire collective et à l'Histoire.

Il convient de rappeler qu'Ahmed Saidani, se présentant comme fervent défenseur de Kaïs Saïed, multiplie depuis quelque temps les critiques à l'encontre du président. Le 19 juillet 2025, il avait déjà dressé un tableau alarmant de la situation politique en Tunisie, dénonçant la dérive du chef de l'Etat, l'inefficacité du gouvernement, l'inutilité du Parlement et du Conseil des régions, tout en fustigeant une opposition qu'il juge soumise aux puissances étrangères. Malgré ses critiques, il affirme paradoxalement que seule une prise de conscience de Kaïs Saïed pourrait empêcher le pays de sombrer davantage.


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