Le siège central de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a été la cible, jeudi matin 7 août 2025, d'une attaque menée par des groupes connus pour leur hostilité ouverte envers les organisations de la société civile et les partis politiques. Cette agression, qualifiée de tentative désespérée de déstabiliser l'organisation et de s'en prendre au mouvement syndical, intervient dans un contexte politique de plus en plus tendu. Selon un communiqué publié vendredi 8 août par la Réseau tunisien des droits et libertés, cette attaque fait suite à une campagne coordonnée de dénigrement et d'incitation à la haine à l'encontre de l'UGTT, notamment via les réseaux sociaux. « Cette offensive s'inscrit dans le sillage du discours virulent du président de la République qui avait entre autres accusé les grévistes du secteur des transports d'être des « traîtres » et des « agents » liés à des puissances intérieures et extérieures ». Pour le réseau, il s'agit d'une stigmatisation des droits syndicaux garantis par la Constitution tunisienne et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Le communiqué souligne que cette agression intervient dans un climat de graves violations des droits et libertés publiques et individuelles, où toutes les structures intermédiaires et leurs dirigeants sont ciblés. Plusieurs syndicalistes, militants de la société civile, acteurs politiques, journalistes, avocats, blogueurs et jeunes se retrouvent actuellement emprisonnés, souvent jugés sans respecter les principes d'un procès équitable, et condamnés à de lourdes peines sans preuve tangible. Face à cette situation, le Réseau tunisien des droits et libertés : * Exprime sa condamnation ferme de l'attaque contre l'UGTT et dénonce la campagne de ciblage systématique orchestrée par les autorités en place, ainsi que par des groupes douteux qui répandent haine et division, en parfaite harmonie avec la rhétorique officielle basée sur des théories du complot et la stigmatisation des corps intermédiaires, en particulier les syndicats et les médias. * Demande l'ouverture d'une enquête sérieuse sur cette attaque et que les responsabilités soient établies clairement, notamment celles de ceux qui ont incité à la violence et bafoué les libertés. Elle appelle également le pouvoir en place à assurer la protection des locaux des organisations et partis, en particulier celui de l'UGTT, contre toute nouvelle agression. * Invite les syndicalistes, militants de la société civile et politique, ainsi que toutes les forces vives du pays, à se rassembler et à s'unir pour défendre le droit syndical, la liberté d'organisation et l'ensemble des droits et libertés publics et individuels. Cette déclaration illustre la profonde inquiétude grandissante face à l'érosion des espaces démocratiques en Tunisie et aux pressions croissantes exercées sur les acteurs du mouvement social et civique.