Lors d'une interview accordée à Mosaïque FM, vendredi 8 août 2025, Sébastien Delogu, député France insoumise de la 7ᵉ circonscription des Bouches-du-Rhône, a réaffirmé sa position ferme sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine et sur la nécessité pour la France d'adopter une posture claire face au conflit israélo-palestinien. Malgré les annonces récurrentes du président français concernant une reconnaissance officielle de la Palestine, Sébastien Delogu reste prudent : « Il a déjà dit plusieurs fois qu'il allait reconnaître l'Etat de Palestine. Là, il a dit qu'il allait le faire en septembre. Il ne l'a toujours pas fait. Donc, je ne suis pas en train de croire encore à ces bobards ». Le député insiste sur le fait qu'un geste concret est attendu et que les mots seuls ne suffisent plus. Il dénonce également la complicité implicite des autorités françaises qui laissent transiter des conteneurs d'armes destinés à Israël via les ports français : « Elles se rendent complices du génocide en cours à Gaza ». Pour lui, les actes doivent suivre les paroles, en particulier en suspendant les ventes d'armes et en exerçant une pression accrue sur l'Union européenne pour qu'elle rompe ses accords avec Israël. La récente aide humanitaire de six tonnes envoyée est, selon lui, insuffisante au regard des besoins réels de la population palestinienne.
Par ailleurs, Sébastien Delogu souligne une évolution notable de l'opinion publique française, particulièrement chez les jeunes, qui manifestent de plus en plus massivement pour la cause palestinienne. Il voit dans cette mobilisation un signe d'espoir politique : « Vous voyez une jeunesse qui se mobilise à travers les facs, les lycées ». Cette nouvelle génération, auparavant éloignée de l'engagement politique, s'investit désormais dans des mouvements associatifs et politiques pour la justice sociale et la paix. À Marseille, de nombreux collectifs naissent pour soutenir cette dynamique, témoignant d'une politisation croissante des jeunes issus des quartiers populaires.
Sébastien Delogu ne se présente pas comme une figure politique traditionnelle. Issu des quartiers populaires marseillais, il a connu la précarité, ayant vécu plus d'un an et demi sans domicile fixe, dormant parfois dans sa voiture. « Quand je dormais dans ma voiture, je dormais avec le sourire », confie-t-il, mettant en avant la solidarité des habitants des quartiers populaires qui l'ont soutenu et encouragé à ne pas abandonner. Cette entraide de proximité a été un moteur puissant dans sa remontée. Son parcours atypique – de chauffeur de taxi à député – illustre une volonté d'émancipation collective : « J'ai été choisi pour être leur porte-drapeau, c'est eux qui m'ont choisi et je suis fier de le faire ».
Sur la scène politique, il fait partie de La France insoumise, un mouvement qu'il défend malgré ses divisions internes. Pour lui, les désaccords sont un signe de vitalité démocratique, indispensables à la richesse d'un groupe pluraliste : « Sur les sujets principaux, on n'est absolument pas divisés ». Il rejette les accusations de « showman » et rappelle que son engagement est enraciné dans l'action quotidienne et le combat contre les injustices sociales : « Ce qui m'intéresse, c'est l'action politique, comment on va régler les problèmes des gens, maintenant, tout de suite ».
Le député évoque également la situation des Tunisiens en France, communauté qu'il connaît bien et avec laquelle il partage une histoire d'amitié et de fraternité. Il dénonce le racisme croissant et l'extrême droite qu'il combat sans relâche : « Mon combat premier, c'est de me battre contre l'extrême droite ».