Le ministère tunisien des Affaires étrangères a publié, samedi 9 août 2025, un communiqué dénonçant avec force le plan israélien visant à reprendre le contrôle total de la bande de Gaza, à en disperser la population et à la confiner dans une zone réduite. Tunis qualifie ce projet « d'intentions ignobles » et y voit une violation flagrante des lois et conventions internationales, une atteinte manifeste au droit du peuple palestinien à l'autodétermination et une tentative désespérée de liquider sa cause. Le texte fustige également « un nouveau chapitre dans la série des crimes de l'entité sioniste » et son « mépris pour la communauté internationale et pour l'ensemble des valeurs et principes humanitaires, crimes dont l'horreur et la barbarie s'aggravent de jour en jour ». Le ministère appelle la communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité de l'ONU, à assumer ses responsabilités, à mettre fin aux « crimes de génocide » et à garantir la protection du peuple palestinien. La Tunisie réaffirme enfin son « soutien inconditionnel » à la cause palestinienne et au peuple dans sa lutte pour recouvrer ses droits légitimes, inaliénables et imprescriptibles, ainsi que sa position ferme en faveur de son droit à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant, pleinement souverain, sur l'ensemble du territoire palestinien avec Al-Quds (Jérusalem) pour capitale.
Cette déclaration intervient au lendemain de l'approbation par le cabinet de sécurité israélien, dans la nuit du 8 août, d'un plan présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, gravement dévastée par près de deux ans de conflit. Selon les détails rendus publics, ce plan prévoit notamment le désarmement du Hamas, la libération des 49 otages encore détenus — dont 27 présumés morts —, la démilitarisation du territoire, un contrôle sécuritaire israélien et la mise en place d'une administration civile alternative, excluant à la fois le Hamas et l'Autorité palestinienne. La décision israélienne a suscité de vives critiques à travers le monde. L'ONU et plusieurs pays ont tous exprimé leur opposition, dénonçant un projet qui risque d'aggraver la catastrophe humanitaire déjà en cours à Gaza, où plus de deux millions d'habitants sont menacés par la famine et où plus de 61.000 personnes ont péri depuis le début du conflit. Sur le terrain, l'armée israélienne occupe déjà près de 75 % de la bande de Gaza et se prépare à lancer une offensive pour s'emparer de la ville, avec des évacuations massives prévues vers des camps de réfugiés dans les deux prochains mois.