Le député de la circonscription d'Agareb, Chokri Elbahri, a indiqué que l'Assemblée des représentants du peuple se penchera sur une proposition de loi portant criminalisation de la maltraitance des animaux, déposée auprès de l'ARP depuis juillet 2024. S'exprimant le 11 août 2025 durant Ahla Sbeh de Linda Rahali sur Mosaïque FM, Chokri Elbahri a expliqué que défendre les animaux et lutter contre la maltraitance s'inscrivait dans le cadre du principe d'une seule santé, selon lequel la santé de l'Homme, la santé des animaux et la santé des écosystèmes sont étroitement liées. Elles doivent être abordées de manière intégrée. « En protégeant les animaux, nous protégeons l'homme, l'environnement, l'écosystème, l'équilibre environnemental et l'univers… En protégeant l'animal, nous protégeons directement l'Homme… Un nombre important de maladies, c'est-à-dire plus de 50 %, sont en lien avec des animaux… Le projet de loi concrétise la protection juridique des animaux… Il y a un manque de textes juridiques à ce sujet en Tunisie », a-t-il déclaré. Le député a révélé que le texte applicable en matière de maltraitance des animaux datait du 15 décembre 1896. Depuis, aucune réforme n'a eu lieu à ce sujet. La proposition de loi des élus porte sur divers sujets, à savoir les animaux errants, la vente illégale des animaux, les expériences scientifiques, les zoos, le traitement des animaux ou encore l'utilisation des animaux à des fins professionnelles. « Cette proposition de loi est une première en Tunisie… Le texte instaure une peine de prison d'un an à dix ans et d'une amende de 2000 dinars en cas d'agression ayant conduit à une invalidité permanente chez l'animal… La peine est de cinq ans si l'agression provoque le décès de l'animal… Agresser un animal est un crime… La maltraitance d'un animal conduit à une peine de prison de quinze jours à un mois et d'une amende de 500 dinars… La peine est aggravée en cas de récidive », a-t-il ajouté. Chokri Elbahri a indiqué que le texte prévoyait des peines même en cas d'homicide involontaire, y compris les cas de négligence, de non-respect de la loi ou d'omission. Pour ce qui est des chiens errants, le député a mis l'accent sur l'importance de mettre fin à l'abattage, considérant que la présence de chiens dans la rue était le résultat de l'abandon par les propriétaires. Le député a affirmé que l'abattage des chiens n'était pas la solution. Cette pratique ne limitera pas le nombre de chiens errants. La proposition de loi interdira cette pratique et poussera vers la création de fourrières pour animaux. Il a aussi révélé que le texte incluait la création d'une plateforme permettant d'enregistrer et de suivre chaque animal.
La question de la maltraitance des chiens a récemment refait surface en raison de l'assassinat d'un chien errant par un citoyen au gouvernorat de Sousse. L'homme a tabassé le pauvre animal à coups de pelle durant son sommeil et en pleine rue. L'animal est mort deux jours après et le coupable de ce crime odieux a été placé en détention à la suite d'une plainte déposée par l'association Arrahma de protection des animaux.