Tous les scénarios sont aujourd'hui sur la table devant l'instance administrative de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui s'est réunie lundi 11 août 2025 en urgence. C'est ce qu'a affirmé, le jour même, le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale, Sami Tahri. « Comme l'a dit le secrétaire général, l'affaire est devenue une affaire d'honneur et de dignité, et les syndicalistes n'accepteront aucune atteinte à leur honneur. Nous n'acceptons pas d'être la cible de ces accusations (de corruption, ndlr), quelle que soit la partie accusatrice : la tête du pouvoir, le gouvernement ou des influenceurs qui veulent diffamer l'organisation », a-t-il affirmé dans une déclaration rapportée par le bulletin d'information de Jawhara FM de 12 heures. Et de marteler : « Nous voulons que ce soit un message clair ! ».
Deuxième point abordé : le syndicaliste a assuré que ce n'est pas la première fois que le syndicat visé par ce genre d'attaques. « Depuis 2011, nous avons été la cible de tous les gouvernements, qui utilisent cette tactique pour inciter le peuple contre l'UGTT et porter atteinte à sa crédibilité », a-t-il indiqué. « Si vous avez des affaires et des dossiers, allez à la justice. Si on croit aux institutions, à la justice et aux lois, il n'y a pas de procès populaire qui tienne ! », a-t-il ajouté.
Une vidéo a été publiée à l'aube du 9 août 2025, elle montre une rencontre entre le président de la République, Kaïs Saïed, et sa cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri. Le chef de l'Etat y vise directement l'organisation, accusant ses dirigeants d'hypocrisie et de mensonge. Derrière un flot de références historiques et de piques à peine déguisées se profile une menace à peine voilée, rappelant que nul — pas même l'UGTT — ne serait à l'abri si le pouvoir estime qu'une ligne rouge a été franchie. Le 7 août dernier, plusieurs personnes s'étaient rassemblées devant le siège de l'UGTT, scandant des slogans hostiles au syndicat, qualifié de « symbole de la corruption » et de « mafia ». Les protestataires ont appelé à la dissolution de l'UGTT et au départ de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, qualifié de « lâche ». Ils ont également accusé le syndicat de dilapider l'argent des Tunisiens et des travailleurs.