L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a organisé, ce jeudi 21 août 2025, une manifestation au centre-ville de Tunis pour protester contre la politique du gouvernement concernant le dialogue social.
Les manifestants ont commencé à se rassembler à la mythique place Mohamed Ali à partir de 10h30.
Selon les premières estimations de Business News, près de 3.500 syndicalistes, militants et activistes ont répondu présent à l'appel lancé par la centrale syndicale.
Ils ont choisi d'exprimer leur soutien à l'UGTT en se regroupant devant son siège et en scandant des slogans mettant en avant son rôle historique et son poids politique.
Brandissant leurs banderoles et leurs pancartes, les manifestants criaient « À la vie, à la mort, nous te défendrons Union », « Hausse de la pauvreté ! Progression de la famine ! Citoyen opprimé », « Magnifique pays, pauvreté et tyrannie » ou encore « Liberté, liberté ! Fini l'Etat policier ! ».
Par la suite, les membres du bureau exécutif de l'UGTT y compris le secrétaire général, Noureddine Taboubi ont pris la tête de la protestation qui s'est achevée sur les marches du théâtre municipal.
Les manifestants se sont amassés à cet endroit afin de continuer à scander des slogans critiquant le gouvernement et le pouvoir en place.
Il est à noter que la centrale syndicale fait actuellement l'objet de nombreuses attaques et critiques de la part des soutiens du pouvoir en place, certains allant jusqu'à appeler à sa dissolution.
À l'origine de cette crise, se trouvent une série de grèves et de mouvements de protestation menés par l'UGTT au cours des dernières semaines, dont une grève générale des transports publics de trois jours, qui aurait enregistré un taux de participation de 100 %. Parallèlement, la centrale a multiplié les appels à la réinstauration du dialogue social et à la reprise des négociations avec le gouvernement. Le 7 août 2025, un groupe d'individus s'est introduit sur la place Mohamed Ali, devant le siège de l'UGTT, accusant l'organisation de corruption et appelant à son « épuration ». Certains ont considéré qu'il s'agissait d'une tentative de prise d'assaut du siège de la centrale syndicale, rappelant celle menée en 2012 par les Ligues de protection de la Révolution et les islamistes. Le président de la République, de son côté, a affirmé qu'il ne s'agissait que d'un simple rassemblement pacifique, adoubant implicitement cette action. Depuis lors, les dirigeants de l'UGTT et le pouvoir ne cessent de s'envoyer des piques. Le président Kaïs Saïed a, par exemple, laissé entendre que la centrale syndicale ne pouvait en aucun cas se substituer à l'Etat.