La députée de la circonscription de Sfax Sud, Fatma Mseddi, s'est attaquée directement à l'UGTT et à son bureau exécutif, les accusant de défendre leurs propres intérêts. Dans une publication Facebook du 19 août 2025, elle a estimé que les droits des travailleurs étaient protégés par la loi et qu'il n'y avait, de ce fait, aucune raison de voir émerger une vague de colère au sein de l'UGTT. « Les travailleurs en Tunisie n'ont pas besoin de la mise en scène d'un pseudo-état de colère pour défendre leurs droits… Ils sont garantis par la loi. Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas tant une défense des travailleurs qu'une défense des privilèges des dirigeants syndicaux qui vivent à leurs dépens », a-t-elle écrit. Fatma Mseddi a ajouté que l'UGTT devait se conformer à son rôle social et mettre fin à l'exploitation des crises ainsi qu'à l'instrumentalisation de la question du pouvoir d'achat.
Il est à noter que la centrale syndicale fait actuellement l'objet de nombreuses attaques et critiques de la part des soutiens du pouvoir en place. Certains vont jusqu'à appeler à sa dissolution. À l'origine de cette crise, une série de grèves et de mouvements de protestation menés par l'UGTT au cours des dernières semaines, dont une grève générale des transports publics de trois jours. Celle-ci aurait enregistré un taux de réussite de 100%. Parallèlement, la centrale a multiplié les appels à la réinstauration du dialogue social et des négociations avec le gouvernement. Le 7 août 2025, un groupe d'individus s'est introduit sur la place Mohamed Ali, devant le siège de l'UGTT, accusant l'organisation de corruption et appelant à son « épuration ». Certains ont considéré qu'il s'agissait d'une tentative de prise d'assaut du siège de la centrale syndicale, rappelant celle menée par les Ligues de protection de la Révolution et les islamistes en 2012. Le président de la République a, de son côté, affirmé qu'il ne s'agissait que d'un simple rassemblement pacifique, adoubant implicitement cette action. Depuis lors, les dirigeants de l'UGTT et le pouvoir ne cessent de se lancer des piques. Le président Kaïs Saïed a, par exemple, laissé entendre que la centrale syndicale ne pouvait en aucun cas se substituer à l'Etat.