L'ambassadeur du Japon en Tunisie, Takeshi Osuga, a organisé, lundi 8 septembre 2025, à l'ambassade, un media briefing sur la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad 9), ainsi que sur les échanges que la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, a eus avec des hautes personnalités japonaises en marge de l'événement. Quarante-neuf pays africains ont pris part à la conférence, dont 33 étaient représentés par leur président, vice-président ou chef de gouvernement. La Tunisie y occupait une place privilégiée, étant le deuxième pays africain à avoir accueilli cette conférence. Cette édition avait pour objectif de réinventer la Ticad et de rechercher des solutions innovantes afin de parvenir à un véritable partenariat avec l'Afrique, plutôt que de se limiter à un rôle de simple donateur. M. Osuga a précisé que la Ticad n'est pas un forum Afrique-Japon, mais une conférence multilatérale, transparente, responsable et sans pression. Il a rappelé qu'à l'occasion de la Ticad 8, le Japon avait annoncé son intention d'investir trente milliards de dollars sous forme de contributions financières publiques et privées sur les trois années suivantes. En juillet 2025, cet objectif avait été atteint. S'agissant de la rencontre entre Sarra Zaâfrani Zenzri et Shigeru Ishiba, le ministre japonais, l'ambassadeur a indiqué que la cheffe du gouvernement tunisienne en avait profité pour présenter un certain nombre de grands projets actuellement à l'étude par des experts, et pour proposer la tenue de conférences tuniso-japonaises sur l'économie et l'investissement. Sur ce deuxième point, l'ambassadeur a expliqué que, préalablement à l'organisation d'un forum, certaines conditions doivent être garanties pour les investisseurs japonais. Ces conditions incluent l'amélioration du climat des affaires, notamment en matière de sécurité, d'approvisionnement, et d'infrastructures routières et ferroviaires, mais surtout la signature de l'accord bilatéral de protection et de promotion des investissements (en négociation depuis quatre à cinq ans), ainsi que celle du traité de non-double imposition (en discussion depuis sept à huit ans). Il a également reconnu que le retard de 39 mois dans la tenue de la consultation au titre de l'article IV – le mécanisme annuel de surveillance économique et financière du Fonds monétaire international (FMI) – constitue un autre facteur de blocage régulièrement soulevé par les investisseurs japonais. D'ailleurs, pour la Ticad 9, sur les 324 mémorandums d'entente signés au total, seuls deux ont été conclus avec des parties tunisiennes.