« Science non reconnue en Tunisie sur le plan académique et institutionnel en l'absence d'établissements supérieurs spécialisés dans l'enseignement de la discipline, la science politique mérite qu'on y consacre un tel projet encyclopédique pour expliciter et éclairer des questions fondamentales dont les implications sont loin d'être insignifiantes dans la vie politique et sociale. » C'est ce qu'écrit le professeur Hatem M'rad dans l'introduction de la « monumentale » Encyclopédie de Science politique (1150 pages). Elaborée par l'Association Tunisienne d'Etudes Politiques (ATEP), elle a dû nécessiter pas moins de 3 ans de travail intensif. L'ossature a été constitué par 96 contributrices et contributeurs est Tunisienne, mais plusieurs collègues étrangers y ont aussi participé (Canada, France, Maroc, Belgique, Italie). Deux contributeurs sont décédés récemment : Leonardo Morlino et Chawki Gaddes, Paix à leur âme. « Le politique définit (et se répercute sur) tous les secteurs de la vie sociale, souligne le professeur M'rad. Comme le disait François Châtelet, « La définition de l'ordre de la Cité suppose une science du politique » (F. Châtelet, O. Duhamel et autres, 1992, p. 9), outre que le politique est l'élément par excellence qui confère à la société toute sa symbolique, sans laquelle la société n'aurait aucune raison d'être, ni essence, ni existence, ni unité (C. Lefort, 1986). Encyclopédie de Science Politique: Sous la direction de Hatem M'rad Introduction « Encyclopédie » est un terme qui provient du terme encyclopaedia, forme latinisée à l'époque de la Renaissance de l'expression grecque enkylios, qui signifie « circulaire, qui embrasse un cercle entier », et aussi de manière large « périodique, quotidien, général, ordinaire », tandis que paideia signifie « éducation ». Une enkylios paideia exprime alors « l'ensemble des savoirs qui constituent une éducation complète », selon le sens que lui donnait Quintilien (Les institutions oratoires, I, 10, I). L'image du « cercle », en grec ancien, a souvent été utilisée dans le passé pour signifier la couverture d'un domaine dans sa totalité ou un processus récurrent durant un temps déterminé. A la Renaissance, on parlait du « cercle des connaissances ». Rabelais a repris le terme en 1532, ainsi que Joachim du Bellay, mais le sens moderne du terme ne sera stabilisé qu'avec la parution de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers en 1751 de Diderot et D'Alembert. L'image du « cercle », de l'unité du savoir, restera valable jusqu'à aujourd'hui. Il est vrai que Voltaire a eu l'idée d'un dictionnaire de trois cents pages qu'il qualifiait de « portatif » dans son Dictionnaire philosophique de 1764, une sorte de « livre de poche » faisant le tour de toutes les connaissances de l'humanité de l'époque (Voltaire, 1964 (1764)). Il disait, comme le rapporte René Pomeau dans sa présentation, que si l'Evangile avait été un ouvrage en plusieurs volumes, le monde ne serait jamais devenu chrétien, alors qu'un livre bref se répand partout, il va directement au fait et voit juste (ibid, p. 9-10). Mais le Dictionnaire « portatif » de Voltaire reste une exception. En tout cas, la volonté de rassembler les connaissances a existé tôt dans l'histoire, d'abord dans les sociétés orales par des mythes transmis aux générations postérieures, puis par des formes écrites. Dans l'histoire, il y a eu à la fois des encyclopédies à caractère universaliste ou thématique, national ou international. On pourra en multiplier les exemples. En Egypte antique, il y avait des proto-encyclopédies (vers 1750 av. J. C.) (La Grande Encyclopédie, Gallica). En Grèce il y avait une intense activité de recherches scientifiques, qui a pris de l'ampleur avec Platon qui, dans le Timée exposait déjà les sciences de l'époque (astronomie, cosmogonie, physique et médecine). Puis Aristote a produit de multiples traités sur des sujets divers (poétique, rhétorique, logique, science politique, physique, psychologie, biologie, éthique) (J. -C. Boulanger, 2003). Le phénomène a touché toutes les civilisations : antiquité, Moyen Age, Renaissance, monde arabe, persan, ottoman, diaspora juive, Inde, Chine, Japon, et enfin époque moderne. Si bien que les exemples d'Encyclopédies dans l'histoire sont nombreux et variés. C'est entre autres le cas pour les encyclopédies à caractère universaliste, comme les 290 volumes de traités laissés par le philosophe et savant Al-Kindi (829-889) ; de Rasâ'il al-Ikhwân al-Safâ', œuvre anonyme collective couvrant divers domaines composé à Bassorah en Irak de 52 traités scientifiques ; ou d' Al-Muqaddima d'Ibn Khaldoun en 1377 qui a rédigé un travail encyclopédique englobant l'ensemble des connaissances du XIVe siècle ; de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d'Alembert de 1751-1772, première encyclopédie moderne, constituée de 17 volumes, 11 volumes de planches dessinées et 71 818 articles, avec un Supplément (1776-1777) de 4 volumes d'articles, un ensemble totalisant 74 000 articles, 18 000 pages et 21 70 000 mots ; de l'Encyclopaedia Britannica de 1768-1771 composée de 29 volumes et 100 fascicules ; de l'Encyclopedia Americana de 1829-1933, constituée de 13 volumes ; ou de l'Encyclopedia Universalis, francophone, composée de 30 volumes. C'est aussi le cas des encyclopédies volumineuses à caractère thématique, comme dans le domaine de la science politique, l'International Encyclopedia of Political Science, une masse de travail publiée en 2011 par l'International Political Science Association (IPSA-AISP), sous la direction de Leonardo Morlino, Bertrand Badie et Dirk Berg-Schlosser et composée de 8 volumes. Sans oublier les encyclopédies en ligne de l'ère numérique, en libre accès, comme Wikipédia, fondée par Jimmy Wales et Larry Sanger, ou Universalis, ou Encyclopaedia Britannica (qui est aussi mise en ligne). Notre Encyclopédie de Science Politique, qui se situe dans un cadre thématique, part d'un constat simple : l'absence cruelle en Tunisie, outre d'un manuel savant de science politique, d'un dictionnaire, lexique ou d'une encyclopédie en la matière, quelle que soit sa dénomination. Sur le plan du format, cette encyclopédie se situe entre les encyclopédies volumineuses, à caractère universel, embrassant l'ensemble des connaissances et du savoir d'une époque, composées de plusieurs volumes et les Dictionnaires ordinaires, généralement constitués en un seul volume. En tout cas, de par son volume en nombre de pages (1150 pages) ou l'esprit qui a présidé à ce projet, l'Encyclopédie de Science politique, qui est aujourd'hui présentée aux chercheurs, universitaires et étudiants tunisiens, ainsi qu'au grand public intéressé, est rattachable aux encyclopédies classiques, généralement rédigées sous forme d'articles, variables en l'espèce entre deux et six pages, dans un langage adapté au discours scientifique de vulgarisation, reconnaissant l'importance du style neutre, bannissant les figures de style, afin d'éviter que les textes, visant essentiellement à susciter la réflexion, la recherche et la critique, soient marqués par l'émotivité de leurs auteurs. Quoique les prises de position des contributeurs de cette encyclopédie, lorsqu'elles se manifestent dans quelques entrées, n'en sont pas moins revêtues d'une forme scientifique et énoncées de manière rationnelle, logique et modérée, toujours redevable à la science politique ou aux autres disciplines connexes des sciences sociales. Cette Encyclopédie rentre dans la mission principale de l'Association Tunisienne d'Etudes Politiques, qui est de promouvoir la science politique en Tunisie par des manifestations académiques et universitaires, colloques, conférences et publications. Après de telles manifestations scientifiques, l'ATEP s'est orientée d'abord vers la création et le lancement, depuis six ans, de la Revue Tunisienne de Science Politique, avec le soutien de la Konrad Adenauer Stiftung, le partenaire institutionnel de l'ATEP, puis vers la conception de cette Encyclopédie de science politique, soutenue par la même fondation, que nous remercions vivement ici au nom de l'ATEP et des contributeurs. Le projet de cette encyclopédie a été lancé en 2022 par la sollicitation de plusieurs universitaires. Il contient l'examen de 400 entrées environ. 95 contributeurs de différentes nationalités y participent (Tunisie, Italie, Canada, France, Maroc, Belgique), mais dont l'ossature est principalement tunisienne. Le choix de l'interdisciplinarité des concepts et des contributeurs est un choix volontaire et réfléchi de l'ATEP. L'Encyclopédie inclut en effet, outre la science politique, des contributeurs de disciplines connexes comme la sociologie, l'économie, la psychanalyse, la littérature, l'anthropologie, le droit, l'histoire, la science de la communication, les relations internationales. Une encyclopédie est un document réunissant par excellence des savoirs multiples, même lorsqu'il est d'ordre thématique, comme c'est le cas. Chose de nature à enrichir la compréhension globale des phénomènes politiques eux-mêmes. Nous avons opté pour la forme d'une Encyclopédie et non d'un dictionnaire réduit. Une encyclopédie a de meilleures possibilités d'étudier en profondeur les concepts de science politique, de donner des éclairages synthétiques sur la question et de présenter l'état de la recherche, ancienne ou récente, sur la question. Certes une encyclopédie et un dictionnaire sont tous deux des ouvrages de référence, mais ils diffèrent fondamentalement par leur contenu, leur structure et leur objectif. C'est au fond « la nature des termes à unifier (qui) définit l'opposition entre dictionnaire et encyclopédie » (G. Simondon, 1950). Le Dictionnaire a pour objectif de fournir des définitions de mots, expliquer leur signification, leur orthographe, leur prononciation et leur étymologie. Son contenu se compose principalement des mots et expressions, souvent avec des exemples d'utilisation, des synonymes et des antonymes. Structurellement, les entrées sont organisées alphabétiquement par mot. Sa portée est généralement concise, elle se concentre sur la signification et l'utilisation des mots. Les déterminations du dictionnaire sont statiques, fixes, comme si on édictait un code fermé. L'Encyclopédie a, elle, pour objectif de fournir des informations détaillées et exhaustives sur une large gamme de sujets, couvrant des domaines variés interpellant la politique, comme l'histoire, la science, la culture, la religion, la géographie, etc. Son contenu est constitué d'articles exhaustifs et approfondis sur des sujets, événements, personnages, concepts et lieux. Sa structure ne peut être que mouvante et élastique, puisqu'il s'agit de rédiger des articles cohérents sur les termes à définir en interpellant le savoir scientifique, toujours illimité, tout en ayant un regard sur la pratique. Dans sa structure, les articles peuvent être organisés alphabétiquement, ou par sujet ou thème pour faciliter la recherche d'informations plus complexes. En résumé, un dictionnaire est centré sur les mots et leur usage, tandis qu'une encyclopédie est une collection d'articles informatifs couvrant une vaste gamme de sujets en profondeur. Il est vrai que jusqu'au XVIIe siècle, les projets encyclopédiques avaient vocation à offrir une synthèse globale du savoir humain dans un ouvrage censé être lu de manière continue du début à la fin en vue de l'assimiler en profondeur. Dans le Prospectus de l'Encyclopédie, dans le Discours préliminaire de D'Alembert en 1751, mis en tête du premier volume de l'Encyclopédie, Diderot annonce vouloir « former un arbre généalogique de toutes les sciences et de tous les arts, qui marquât l'origine de chaque branche de nos connaissances, les liaisons qu'elles ont entre elles et avec la tide commune, et qui nous servît à rappeler les différents articles à leurs chefs » (Prospectus, Diderot, wikisource ; J. -P. Schandeler, 2017). On considérait en effet qu'il était nécessaire de proposer une vue synthétique du savoir. Il était normal donc que l'organisation de l'encyclopédie soit à caractère thématique, afin de faciliter le lien entre les différents éléments, les différentes disciplines de l'ouvrage. A l'époque moderne, la multiplication infinie du champ des connaissances rend presque illusoire une telle solution. La plupart des projets encyclopédiques ont cédé à la commodité offerte par le classement alphabétique. L'ordre alphabétique donne en outre aux éditeurs une meilleure flexibilité, leur permettant de procéder à de nouvelles éditions, d'ajouter de nouvelles rubriques en rapport avec le renouvellement du savoir scientifique sans avoir à en reprendre la cohérence de l'ensemble avec une nouvelle organisation (R. Yeo, 2001). D'ailleurs en 1771, la préface de l'Encyclopaedia Britannica a critiqué le classement alphabétique adopté par Diderot et D'Alembert dans leur Encyclopédie, en considérant même qu'il s'agit d'une « folie ». Mais le Britannica finira lui-même dans une édition ultérieure par adopter le classement alphabétique (puis dans sa 15e édition en 1974, il a adopté un modèle hybride, alphabétique et thématique à la fois (R. Yeo, 2001). En l'espèce, on a choisi pour l'Encyclopédie de Science Politique d'organiser les entrées par ordre alphabétique pour faciliter les recherches, outre que la lecture de la liste des termes permettra au chercheur averti de faire lui-même des recoupements ou des comparaisons entre les notions en rapport avec ses intérêts scientifiques et ses champs de recherches. Quant à la portée de l'encyclopédie, elle est beaucoup plus étendue, offrant des analyses détaillées des contextes historiques et des informations factuelles approfondies. Une encyclopédie en science politique offre plusieurs utilités majeures. D'abord, un accès à des connaissances consolidées en la matière. Elle rassemble des informations vérifiées sur un large éventail de sujets en science politique, ce qui permet aux étudiants, chercheurs et praticiens d'accéder facilement à des connaissances de base et avancées. Ensuite, des références fiables s'y trouvent : les articles d'une encyclopédie sont généralement rédigés par des auteurs spécialistes et confirmés dans leur domaine, ce qui en fait une source fiable et autorisée pour des recherches académiques ou professionnelles. Ils fournissent des perspectives historiques et théoriques sur divers concepts, événements et figures politiques, aidant ainsi à comprendre l'évolution de la pensée politique et des systèmes de gouvernement. Cette encyclopédie aide à clarifier des concepts complexes, anciens ou modernes, des théories et des terminologies spécifiques à la science politique, à offrir des perspectives fiables et diverses sur le domaine. Ce qui est utile pour les étudiants qui découvrent ces notions pour la première fois, ou s'ils les connaissent déjà, d'avoir une présentation conceptuelle approfondie. Elle permet aussi de comparer différentes théories politiques, idéologies et systèmes gouvernementaux, facilitant ainsi une analyse critique et comparative, sachant que la méthode comparative est, avec la méthode qualitative et la méthode quantitative, une des méthodes de base de la science politique. Par ailleurs, plusieurs entrées intéressent en premier le lieu les chercheurs tunisiens et le monde arabo-musulman, de nature à spécifier le contenu et la portée de cette encyclopédie. Les contributeurs tunisiens et même étrangers n'ont pas manqué, outre leurs théorisations d'ensemble, de faire cas de l'histoire politique, constitutionnelle et sociale de la Tunisie. En la forme, et en pratique on a opté pour des rédactions de définition conçues dans le style d'un article académique, d'une longueur variable entre deux et six pages, selon les auteurs et selon les exigences des concepts, appuyées à la fin par des références finales et signées par leurs auteurs. La méthode consiste à approfondir les notions, à comparer les différentes définitions en usage, à théoriser sur la question, tout en faisant une place aux illustrations sur les notions objets de définition. Cette encyclopédie, dont les exemplaires sont limités, va aussi être mise en ligne pour que l'accès en soit libre et aisé pour les étudiants et les chercheurs. On est conscient qu'il y a encore des termes qui restent à définir, comme il y a des termes qui auraient pu être envisagés ou oubliés, ou encore des termes qui apparaîtront à l'avenir en rapport avec de nouveaux éléments ou enjeux politiques ou avec le phénomène de la politisation. Une encyclopédie thématique ou universaliste ne peut être réellement totale ou exhaustive. Il serait possible en ce cas, d'établir régulièrement des mises à jour (au moins dans la version en ligne) pour inclure les dernières recherches, développements politiques et changements dans les théories existantes, comme il est aussi question d'une éventuelle traduction en arabe pour peu que l'ATEP parvienne à trouver des soutiens financiers pour une telle mission nécessaire dans un pays arabe comme la Tunisie. Certains contributeurs et contributrices ont rédigé plus d'articles que d'autres, comme cela arrive souvent dans les œuvres encyclopédiques. Le contributeur le plus prolifique de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert est Louis de Jaucourt, qui a fourni (en plusieurs décennies) un total de 17 395 articles (sur 71 818 articles), soit 28% du volume du texte, le baron d'Holbach a produit, lui, 425 articles signés (Wikipédia, « Encyclopédie ou dictionnaire raisonné … », p. 15). Ici dans notre Encyclopédie, toute proportion gardée, nos contributeurs et contributrices les plus prolifiques ont rédigé de 23 à 26 définitions (en trois ans environ), les moins prolifiques en ont rédigé une ou deux, et d'autres ont rédigé entre 5 et 10 entrées. On le sait, les encyclopédies sont des ouvrages coûteux qui, dans l'histoire ont fait face à de terribles problèmes financiers et d'édition en raison de la difficulté pour les éditeurs d'écouler leurs ouvrages et multiples volumes. Elles sont difficilement mises en vente dans le commerce des livres, même si plusieurs encyclopédies ont eu des succès de librairie dans le passé. Le financement de tels ouvrages volumineux est un des paramètres essentiels à prendre en considération, dont la répercussion sur les prix de vente risque d'être importante en cas de mise en vente en librairie, d'autant plus que le nombre d'exemplaires ne peut être ici que réduit par rapport aux simples dictionnaires ou des livres ordinaires. Le commerce du livre encyclopédique est en effet aléatoire, car il faut réunir des capitaux importants pour assurer la composition, l'impression et la distribution de ces gros formats. Certains en arrivent à lancer des appels à souscription pour se procurer de tels capitaux. C'est pourquoi nous avons préféré faire confiance au partenaire officiel de notre Association (ATEP), la Konrad Adenauer Stiftung, pour l'édition de cette Encyclopédie de Science Politique qu'on souhaite mettre à la disposition des chercheurs, des étudiants et des lecteurs manifestant une curiosité pour la science politique. Science non reconnue en Tunisie sur le plan académique et institutionnel en l'absence d'établissements supérieurs spécialisés dans l'enseignement de la discipline, la science politique mérite qu'on y consacre un tel projet encyclopédique pour expliciter et éclairer des questions fondamentales dont les implications sont loin d'être insignifiantes dans la vie politique et sociale. Le politique définit (et se répercute sur) tous les secteurs de la vie sociale. Comme le disait François Châtelet, « La définition de l'ordre de la Cité suppose une science du politique » (F. Châtelet, O. Duhamel et autres, 1992, p. 9), outre que le politique est l'élément par excellence qui confère à la société toute sa symbolique, sans laquelle la société n'aurait aucune raison d'être, ni essence, ni existence, ni unité (C. Lefort, 1986). Hatem M'rad Directeur de la publication Références : J.-P. Schandeler, « Le Prospectus de l'Encyclopédie dans le Discours préliminaire : variantes du texte et ambitions de géomètre », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, 52/2017, pp. 127-141. https://doi.org/10.4000:rde.5502 ; R. Yeo, Encyclopædic Visions, Cambridge (U. K.), Cambridge University Press, 2001 ; D. Diderot, « Encyclopédie », dans L'Encyclopédie, Paris, 1751-1772 (en ligne) ; T. Paquot, « D'une Encyclopédie l'autre… », in Hermès, La Revue, 2013/3, n°67, pp. 103-105 ; M. 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