La vétérinaire et inspectrice centrale, Radhia Boudhina, est revenue, jeudi 25 septembre 2025, sur les dernières saisies de viandes impropres à la consommation par l'Instance nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSPA). Intervenant dans l'émission Sbeh Ennes, diffusée sur les ondes de Mosaique FM, Mme Boudhina a d'abord affirmé que plus de trois tonnes de viandes impropres à la consommation avaient été saisies ces dix derniers jours dans les gouvernorats de Monastir, l'Ariana et Ben Arous. « Durant cette période, nous avons intensifié nos visites de contrôle relatives aux volailles et aux viandes rouges », a précisé Radhia Boudhina, tout en ajoutant que les quantités saisies provenaient d'abattoirs ne respectant pas le strict minimum des règles sanitaires et d'hygiène. Elle a ensuite révélé que, dans un abattoir anarchique contrôlé à Naâssen, d'une superficie de 40 m², 500 volailles immergées dans l'eau avaient été saisies. L'inspectrice a décrit un processus de préparation des volailles choquant : « Les 500 volailles ont toutes été bouillies dans un récipient de 100 litres d'eau avant que des commerçants ne viennent récupérer ces bombes microbiologiques », a-t-elle déploré. Elle a également détaillé qu'au gouvernorat de Monastir, les forces de l'ordre avaient informé l'INSSPA de plusieurs abattoirs anarchiques, où 750 kilos de volailles impropres à la consommation avaient été saisis, ainsi que 340 kilos de viandes rouges et d'intestins périmés. « Les viandes saisies avaient été préparées dans une écurie ! » a-t-elle ajouté.
L'invitée a précisé qu'au gouvernorat de Ben Arous, 100 kilos de poulets étouffés avaient été saisis dans un abattoir ne respectant aucune condition d'hygiène, tout en indiquant que les quantités saisies allaient être détruites à 16 h et non distribuées aux points de vente. « Je voudrais informer les Tunisiens que le poulet provenant des circuits réglementés est de couleur jaune, tandis que celui issu des circuits anarchiques est blanc », a-t-elle noté. Radhia Boudhina a affirmé que ces pratiques génèrent des bombes infectieuses et microbiennes entraînant des maladies sévères, tout en précisant que les méthodes culinaires tunisiennes permettent heureusement de réduire ces risques grâce à des temps de cuisson élevés. Elle a ensuite indiqué qu'à la Cité Ettadhamen, cinq procès-verbaux avaient été établis concernant près de 1 500 volailles qui allaient être distribuées dans des abattoirs anarchiques. Elle a également dénoncé le recours de certaines grandes enseignes à ces pratiques, tout en déplorant le manque de contrôles, qu'il est selon elle impossible d'assurer sur tous les points de vente. « Même les restaurants servent des volailles issues des circuits anarchiques », a poursuivi l'inspectrice, tout en ajoutant que l'INSSPA détruit chaque semaine une tonne de viandes, dont les deux tiers sont des volailles et le tiers restant des viandes rouges.
Mme Boudhina a ensuite révélé qu'actuellement, plusieurs producteurs et vendeurs d'épices utilisent des conservateurs et des colorants afin de vendre leurs produits comme finis. « Nous sommes entre 250 et 270 contrôleurs sur tout le territoire national », a précisé Radhia Boudhina, ajoutant que ces derniers avaient fermé à plusieurs reprises des abattoirs et points de vente présentant des non-conformités majeures aux règles d'hygiène, et infligé des amendes pouvant atteindre 100 000 dinars, voire 200 000 en cas de récidive. « Nous allons prochainement détruire 500 kilos de viande de dinde dans une grande enseigne connue du secteur », a conclu Radhia Boudhina.