La flottille Al Soumoud a annoncé, vendredi 3 octobre 2025, l'interception du navire Marinette, comme une quarantaine d'autres embarcations déjà interceptées par Israël qui a commencé à expulser les militants propalestiniens participants. Il s'agissait du dernier bateau encore en route vers Gaza. Selon un communiqué publié dans la matinée, le bâtiment se trouvait à seulement cinquante kilomètres des côtes lorsqu'il a été stoppé par la marine israélienne. Les passagers ont été arrêtés à 10h29, heure de Palestine (8h29 heure de Tunis). Cette interception clôt plusieurs jours de tension marqués par des assauts successifs contre les navires de la flottille. Le Marinette symbolisait l'ultime espoir de voir un bâtiment humanitaire atteindre les côtes gazaouies. Au total ces deux derniers jours, « les forces navales de l'occupation israélienne ont intercepté illégalement nos 42 bateaux – chacun transportant de l'aide humanitaire, des volontaires et la détermination de briser le siège illégal imposé à Gaza », a ajouté l'organisation. Comme pour les autres bateaux, « s'il s'approche, sa tentative d'entrer dans une zone de combat active et de briser le blocus sera également empêchée », avait prévenu jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères. Vendredi, il a annoncé que quatre militants italiens avaient déjà été expulsés d'Israël.
L'avocat Sami Ben Ghazi, membre de l'équipe juridique de la flottille, a tenu à rassurer, ce matin, les familles des militants arrêtés par les forces israéliennes. Intervenant sur Mosaïque FM, il a affirmé que l'état de santé des détenus est « bon » et leur moral « très élevé ». Selon lui, des avocats palestiniens ont pu rencontrer la plupart des arrêtés et confirmer ces informations. Comme lors des précédentes campagnes maritimes, trois documents ont été proposés aux militants arrêtés : un premier impliquant la reconnaissance d'un « crime », un second admettant le franchissement des eaux israéliennes et un troisième prévoyant une expulsion accélérée sans reconnaissance d'Israël. Tous ont été refusés par les détenus Tunisiens. Les militants devraient être transférés non pas à Ramla, comme lors des précédentes opérations, mais vers la prison du Néguev. Leur dossier sera examiné dans une procédure rapide avant un probable rapatriement. La Tunisie, dépourvue de relations diplomatiques avec Israël, compte sur la médiation de pays tiers tels que la Jordanie et l'Egypte pour organiser le retour de ses ressortissants. Jeudi, le président de la République Kaïs Saïed a reçu au palais de Carthage le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti. Le chef de l'Etat a réitéré la position ferme de la Tunisie : intensifier les efforts diplomatiques pour libérer les détenus et poursuivre le soutien au peuple palestinien, dans la perspective de la création d'un Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale.