Dans une mise à jour publiée vendredi 3 octobre 2025 à 17h30 (heure de Tunis), l'organisation juridique palestinienne Adalah a rendu compte de la situation des participants de la flottille mondiale Al Soumoud, interceptée par la marine israélienne en haute mer et conduite de force au port d'Ashdod. Selon Adalah, ses avocats ont rencontré, au cours des dernières vingt-quatre heures, 331 participants confrontés à des audiences devant les autorités israéliennes de l'immigration. Toutefois, un certain nombre d'entre eux ont été traités sans consultation juridique, les avocats ayant été initialement empêchés d'y accéder. Ces mesures interviennent après l'arraisonnement forcé de la flottille, en violation du droit international, alors que des dizaines de navires avaient pour mission de briser le blocus illégal imposé à Gaza, dans un contexte de génocide, d'atrocités massives et de famine persistante.
Adalah précise que l'état des participants est relativement stable et que l'organisation continue de suivre leur situation de près. Après leur interception en haute mer, ils ont été contraints de rester à genoux, les mains attachées avec des liens en plastique, pendant au moins cinq heures, simplement pour avoir scandé « Free Palestine ». Lors des visites d'avocats, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, est arrivé sur place dans une démarche d'humiliation et d'intimidation. Les participants ont également été filmés et exposés dans une mise en scène qualifiée par Adalah de « spectacle humiliant de domination », accompagnée d'une campagne de diffamation israélienne les présentant faussement comme des « terroristes », afin de discréditer leur mission pacifique et de justifier les méthodes répressives employées. Le communiqué souligne que toute l'opération est illégale « du début à la fin ». L'interception constitue une violation du droit international et équivaut à un enlèvement en eaux internationales. Les justifications avancées par Israël, invoquant son blocus, ne tiennent pas, affirme Adalah : « le blocus lui-même est illégal, il représente une punition collective et constitue un outil central du génocide en cours, notamment par l'usage délibéré de la famine comme arme de guerre ». Les droits des participants ont été violés de manière systématique, confirment par ailleurs les avocats. Outre le fait d'avoir été privés d'eau, d'accès aux sanitaires et de médicaments, ils ont également été empêchés de bénéficier d'une défense légale, en violation de leurs droits fondamentaux à une procédure régulière, à un procès équitable et à un accompagnement juridique. Hier, alors que l'endroit où se trouvaient les volontaires était inconnu, les avocats ont attendu près de neuf heures à l'extérieur du port d'Ashdod, sans être informés que les autorités israéliennes de l'immigration avaient déjà commencé à traiter les dossiers et à tenir des audiences. Ce n'est que grâce aux appels directs des détenus qu'ils en ont été avertis. Malgré les refus répétés de la police israélienne, les avocats d'Adalah ont finalement pu entrer dans le port et conseiller 331 participants. Plusieurs ont témoigné avoir subi des agressions, des menaces et du harcèlement, y compris des réveils violents chaque fois qu'ils tentaient de dormir. Par la suite, les participants ont été transférés du port d'Ashdod vers la prison de Ketziot, dans le Néguev, où des audiences spéciales ont été organisées sans informer l'équipe juridique et en l'absence totale de représentation légale. Les avocats d'Adalah sont désormais présents à ces audiences, où sont examinés les ordres de détention.
L'organisation affirme poursuivre ses démarches juridiques afin de garantir que le sort de chaque participant soit connu, et continue ses visites dans les prisons. Elle appelle enfin à la libération immédiate de l'ensemble des détenus, ainsi qu'à la restitution de leurs biens personnels et des cargaisons d'aide humanitaire saisies.