Le député et membre du bloc Ligne nationale souveraine, Badreddine Gammoudi, a réagi, vendredi 3 octobre 2025, à la condamnation à mort prononcée contre Saber Chouchane par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Nabeul. Dans un message publié sur sa page Facebook, il a estimé que « le jugement rendu par les juges de Nabeul est un acte à caractère politique, destiné à porter atteinte à la Tunisie et s'inscrivant dans le cadre d'un complot qui se trame contre elle ». Cette déclaration intervient deux jours après le verdict du 1er octobre, qui a suscité un tollé de réactions en Tunisie et à l'étranger. Saber Chouchane, travailleur journalier et père de trois enfants, a été condamné à la peine capitale pour des publications Facebook jugées offensantes envers le président de la République, Kaïs Saïed.
Originaire du Cap Bon, il écrivait sous pseudonyme et publiait des textes critiques, parfois satiriques, sur des sujets d'actualité, notamment la question palestinienne. Sa page, suivie par un nombre réduit d'internautes, ne suscitait qu'une poignée de réactions. Malgré la portée limitée de ses écrits, la justice a retenu contre lui des accusations particulièrement graves : outrage au président de la République, atteinte visant à modifier la forme de l'Etat et diffusion de fausses nouvelles visant un fonctionnaire public.
Le dossier, d'abord soumis au pôle judiciaire antiterroriste, a été renvoyé devant la juridiction ordinaire de Nabeul, le pôle ayant écarté toute dimension terroriste. Mais la peine prononcée marque un tournant d'une sévérité inédite dans la répression des écrits en ligne.
Le jugement a provoqué un tollé international. De Paris à Bruxelles, en passant par Londres, plusieurs médias étrangers ont dénoncé une décision « disproportionnée ». En Tunisie, de nombreuses voix issues de la société civile, d'associations et de partis politiques y voient une attaque directe contre la liberté d'expression.