L'expert agricole Faouzi Zayani est intervenu, mercredi 8 octobre 2025, sur les ondes de Jawhara FM pour évoquer les préparatifs de la saison oléicole et les mesures à prendre pour assurer une bonne campagne. Invité de l'émission Cappuccino, M. Zayani est d'abord revenu sur la saison oléicole précédente, qu'il a qualifiée de catastrophique, en particulier pour les oliveraies. Une saison où l'agriculteur s'est retrouvé grand perdant dans toute la chaîne de production d'huile d'olive. « Il est vrai que les prix du marché international ont eu des répercussions, mais au niveau interne, nous n'avons rien fait pour améliorer la situation », a-t-il déploré. L'expert agricole a appelé les intervenants ainsi que les décideurs à tirer les leçons de la saison précédente. « Il faut comprendre que le consommateur tunisien ne peut pas dépasser une consommation de 40 000 tonnes, même dans les saisons où le prix de l'huile d'olive est au plus bas », a-t-il poursuivi, tout en appelant à l'instauration d'une stratégie nationale visant à augmenter la consommation locale à 100 000 tonnes. « Cette stratégie aura un impact positif sur la santé collective des Tunisiens, et cet impact ne peut être que bénéfique pour les caisses sociales, en allégeant plusieurs problèmes de santé grâce à la valeur médicale de notre produit national », a déclaré Faouzi Zayani. Il est ensuite revenu sur la production destinée à l'exportation et au marché international. M. Zayani a indiqué que les estimations initiales parlent d'une production de 500 000 tonnes. « Supposons que nous, Tunisiens, consommions 100 000 tonnes. En nous basant sur ces estimations, il nous restera 400 000 tonnes à exporter dans les meilleures conditions, afin d'en tirer le maximum de revenus », a expliqué l'expert agricole.
Répondant à une question sur la concurrence et l'expérience des marchés internationaux détenues par l'Espagne, l'Italie et la Grèce, M. Zayani a déclaré : « C'est vrai qu'ils sont des concurrents chevronnés, mais des concurrents à qui nous vendons 60 % de notre production. Pour eux, c'est là que se situe le problème. » Il a ensuite expliqué que 90 % de la production vendue en vrac est utilisée par nos concurrents pour effectuer le coupage de leur propre production, puis revendue à des prix beaucoup plus élevés, leur permettant de tirer la plus grande partie des bénéfices et de la valeur ajoutée. Il a également déploré l'absence de la production tunisienne sur plusieurs marchés, notamment les marchés arabes et le Brésil, avec lequel la Tunisie bénéficie d'une exonération totale des taxes d'exportation. « Même physiquement, nous ne sommes pas présents ; nous n'avons même pas investi dans un organe de promotion dans ces pays », a-t-il ajouté. « Il y a des pays sur le continent africain qui enregistrent des taux de croissance à deux chiffres. Qu'attendons-nous pour être présents sur ces marchés ? » a déploré l'expert agricole.
Concernant le prix de l'huile d'olive, il a indiqué que le prix de vente ne serait fixé qu'au dernier moment, avant le début de la récolte, et parfois même quelques jours après son démarrage. Il a également souligné que le marché mondial souffre d'un manque d'offre par rapport à la demande, surtout pour l'huile d'olive extra-vierge, dont le prix a augmenté d'environ 15 %. « La demande internationale sera, selon les prévisions, supérieure de 10 % à la production. En Tunisie, nous sommes face à une saison exceptionnelle, surtout que nous disposons d'environ 18 % de la production mondiale », a précisé Faouzi Zayani, tout en insistant sur le fait que ces données doivent se traduire par des gains pour les producteurs tunisiens. « Nous sommes, en principe, dans une tendance à la hausse du prix de l'huile d'olive », a conclu Faouzi Zayani, en mettant l'accent sur l'importance d'une intervention imminente des autorités concernant le financement, nécessitant une décision radicale et majeure.