Le conseil local de la délégation de Gabès Ville a exprimé, ce samedi 11 octobre 2025, sa vive indignation et a dénoncé ce qu'il qualifie de crime environnemental continu, commis depuis des décennies contre la ville de Gabès. Selon les élus, ces incidents répétés mettent en danger la vie des citoyens et violent le droit des enfants à un air pur et à une école saine.
Dans un communiqué, les membres du conseil local ont adressé au président de la République une série de revendications urgentes. Ils appellent à une visite immédiate à Gabès afin de constater la situation et d'ordonner l'arrêt des activités polluantes du Groupe chimique tunisien (GCT). Ils réclament également la relance des projets environnementaux bloqués depuis des années, la responsabilisation des parties concernées, ainsi qu'une enquête nationale transparente et indépendante pour déterminer les causes des incidents et attribuer clairement les responsabilités. Les élus demandent en outre l'application d'une véritable justice environnementale, la mise en œuvre de mesures de discrimination positive en faveur de la région de Gabès conformément à la Constitution, et la déclaration de Chatt Essalem comme zone sinistrée sur les plans environnemental et sanitaire, avec l'octroi d'un budget d'urgence pour protéger la population. « Le silence de l'Etat face à ce crime constitue une complicité dans un nouvel assassinat d'une ville qui a tant souffert… Une ville qui était une oasis de vie est devenue une oasis de mort et d'asphyxie. Nous le disons avec clarté et fermeté : Gabès s'asphyxie… et nos enfants s'asphyxient… La conscience nationale est appelée à agir maintenant, pas demain », ont conclu les membres du conseil local de la délégation de Gabès Ville.
Parallèlement, les habitants de Gabès poursuivent, ce samedi 11 octobre 2025, leur mouvement de protestation contre l'activité du GCT et la situation écologique chaotique dans la région. Plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des manifestations dans différents quartiers de la ville. Ce ras-le-bol des habitants intervient après que plusieurs élèves ont été victimes d'asphyxie due aux émissions du GCT au collège Chatt Essalem.