Le buzz ! Une nouvelle technique en train de gagner en popularité en tant que procédé de commercialisation, dont le concept même est de promettre très peu et de fournir beaucoup pour ainsi satisfaire le client et encourager la propagation du message de l'entreprise. Quoi de meilleur pour un consommateur que de se voir offrir plus qu'il ne l'espérait ! Cette technique de marketing qui consiste à faire du bruit autour d'un produit ou d'une offre a fait ses preuves sur le plan international, ce qui a poussé des spécialistes du marketing et de la publicité en Tunisie à y avoir recours. C'est dans le but de mettre en évidence les résultats de cette stratégie que la société tunisienne Buzz2com a organisé vendredi 6 mai 2008 un petit-déjeuner de presse. La rencontre de Buzz2Com n'a pas réuni tous les professionnels du marketing et encore moins les responsables marketing des entreprises. Elle n'a finalement attiré que les plus « branchés » du secteur et les responsables soucieux d'avoir une longueur d'avance, quitte à ce qu'elle soit un peu trop en avance par rapport au marché. Après une petite introduction de Khaled Aouij, directeur de Buzz2com, c'est Yosra Ben Lassoued, Chef de Projet qui a pris la parole pour faire un petit exposé sur le buzz, les stratégies qu'il adopte et les différents supports auxquels il peut se référer. Après l'idée, étape primordiale dans le processus d'élaboration du concept, vient le choix du support. Celui-ci peut prendre la forme d'un blog, d'un forum de discussion, d'une vidéo ou encore d'un réseau social, et cela dépend du type du message publicitaire à passer. Arrive par la suite l'étape de mise en réseau du média, ou encore le cross-média. Cette étape s'effectue dans le but de faire naître de ses interactions, des synergies générant des services à valeur ajoutée. Cet exposé a été, bien évidemment, suivi d'exemples de campagnes internationales ayant adopté cette technique de marketing et connu, ensuite, un grand succès. Ainsi le cas de Wilkinson qui s'est vu augmenter sa part de marché chez les jeunes de 5% suite à sa campagne « Fight for kisses », présentée sous la forme d'un site Internet dédié à son nouveau rasoir. De même pour la campagne menée par le graffeur styliste Marc Ecko qui a mis sur son site web une vidéo dans laquelle il semble taguer sur l'Air Force One, le Boeing du président des Etats-Unis. Un canular, bien sûr. Mais la farce avait l'air tellement l'air vrai sur la vidéo que tout le monde y a cru, aussi bien l'armée, les médias, la population ou le président lui-même. Grâce à cette vidéo qui a coûté à Ecko zéro budget média (ou presque), son site web a reçu plus de 115 millions de visites. Le 3ème exemple était plutôt un projet de sensibilisation mené par l'UNICEF. Le Tap Project était une excellente initiative qui consistait à faire payer aux clients des restaurants un dollar pour l'eau de robinet normalement gratuite. Pour chaque dollar donné, un enfant devait avoir de l'eau potable pendant 40 jours. Une stratégie simple, engageante et surtout qui ne coûte presque rien ! Arrivant aux exemples tunisiens présentés, notamment celui de l'ATB incitant les jeunes à leur faire confiance, ou encore de GlobalNet lors du lancement de sa campagne First, force est d'admettre que bien que cette technique ait porté ses fruits, il n'en reste pas moins que les résultats enregistrés sont très loin de rivaliser avec ceux que le buzz a atteint sur le plan international. En effet, la campagne de l'ATB consistait à créer un blog destiné aux jeunes, un blog où tous les jeunes pouvaient s'exprimer librement et en toute transparence autour des produits et services ATB. L'ATB a pu ainsi recueillir les requêtes de ses clients et en même temps, suivre l'actualité des jeunes et recueillir le feedback à propos de l'ATB Challenge (concours réservé aux jeunes Tunisiens qui font preuve de capacités créatrices et innovantes). Etant la première banque tunisienne à s'être lancée dans le blogging, cette initiative a été marquée par un résultat assez bon : 4000 visites, 100 fiches contacts et 8500 pages vues en deux mois, selon la représentante de l'ATB. Des chiffres qui auraient pu être nettement supérieurs si le lancement du blog a été accompagné par une bonne et efficace campagne de communication classique. Le buzz étant à ses débuts, l'internet tunisien également, il fallait, à notre sens, s'adapter aux particularités du marché tunisien. Idem pour la campagne de GlobalNet, pluri-médias mais théoriquement axée sur Internet, transgressant les usages en matière de communication selon certains, mais visant avant tout à lancer le nouveau concept de la marque, le concept First. Un nouveau site y a été dédié, et une campagne s'intitulant « Un nouveau monde va naître» a intrigué les abonnés. Les résultats timides de ces deux campagnes ne sont, en aucun cas, dus à une utilisation défectueuse de cette technique de marketing comme c'est parfois le cas, mais plutôt à la sous-exploitation des TICs en Tunisie. Ce qui est regrettable vu les résultats parfois incroyables qui peuvent s'en dégager, surtout au prix que ça coûte. Sans oublier que le schéma de diffusion du message en question est la bouche-à-oreille ou encore la rumeur, habitudes qui marchent très bien en Tunisie et qu'on appelle couramment « Téléphone arabe ». Pour finir, Khaled Aouij, Directeur fondateur de Buzz2com a présenté un nouveau projet prévu pour le mois de ramadan, en collaboration avec «Prosdelacom». Il s'agit de HEW (Harrar El Wakt) qui va se présenter sous la forme d'un blog multimarques exclusivement ramadanesques. Comment ça ? Et bien, tout simplement, comme le temps peut parfois paraître long à Ramadan avant la rupture du jeûne, les concepteurs de ce projet ont cherché un moyen de faire passer le temps aux gens, tout en restant dans l'esprit de Ramadan, et cela à travers différentes rubriques telles que les recettes de cuisine, les programmes des soirées, les spots publicitaires, les programmes de la télé Le but est surtout de s'éloigner des supports habituels qui ont tendance à étouffer les gens avec leurs bombardements publicitaires, et en même temps utiliser un des médias préférés des jeunes gens d'aujourd'hui à savoir Internet, vu que la tranche visée par cette initiative est celle qui va de 14 à 25 ans.