Au lendemain de la finalisation de son mariage d'intrêt avec la Société Tunisienne d'Assurance et de Réssurances (STAR), le géant français Groupama a promis de révolutionner le marché des assurances en Tunisie. C'est que « panier de la mariée » comprte notamment le transfert d'une forte expertise en bancassurance, innovation marketing, pilotage de réseaux de distribution, gestion de la relation-client, ainsi qu'en assurance agricole. La première implantation de Groupama dans la rive sud de la Méditerranée-après la cession de ses parts dans le capital de la société marocaine GAN Assurances- prend les allures d'un véritable engagement stratégique à participer activement à la croissance du marché tunisien des assurances. La première mutuelle d'assurance en France souhaite en effet faire de son entrée dans le capital de la STAR une véritable « succes story » à même de lui servir d'un sésame pour se développer dans la région du Maghreb, qui existe depuis plusieurs années dans son viseur. Le directeur général du géant français l'a d'ailleurs, avoué explicitement hier à Tunis. « L'Afrique du Nord, et plus généralement, la rive sud de la Méditérranée constitue l'un des axes fondamentaux de notre stratégie de développement à l'international », a-t-il précisé lors d'une conférence de presse tenue conjointement avec Jean François Lemoux, directeur international du grouoe français. Et de renchérir : « Longtemps concentré sur l'Europe, Groupama est aujourd'hui nous intéressé également par une implantation en Algérie et au Maroc dans le cadre de notre stratégie d'internationlisation». Pour relever ce pari, le groupe français compte en premier lieu réussir sur un marché tunsien à « fort potentiel », selon le patron de Groupama, qui avait signé mardi un contrat de souscription et un pacte d'actionnaires relatif à l'augmentation du capital de la STAR. « Nous avons bien compris le message du gouvernement tunisien exprimé par le ministre tunisien des finances, Rachid Kéchiche, qui veut inscrire la STAR dans une logique de consolidation. Groupama est pleinement conscient de la responsabilité qui lui incombe dans ce programme ambitieux » a indiqué M. Azéma. Concrètement, l'assureur français compte transmettre à la STAR une expertise déjà reconnue dans douze pays, principalement en Europe. Il s'agira d'un transfert de savoir-faire en matière d'innovation marketing, de pilotage de réseaux de distribution, de gestion de la relation-client », selon un communiqué distribué lors de la conférence de presse Autre chantier : « favoriser l'émergence d'un acteur de premier plan capable de développer son activité sur tous les segments présentant de fortes perspectives de croissance sur le marché de l'assurance en Tunisie comme la branche vie et l'assurance agricole, qui demeurent sous-développées. Groupama envisage également, selon son directeur général, de lancer des programmes de prévention routière et améliorer le système de bonus-malus pour limiter le déficit de la branche automobile, véritable talon d'Achille du secteur... Nous veillerons par ailleurs au développement des compétences humaines en vue de faire de notre prtenaire une locomotive du marché des assurances en Tunisie», a précisé de son côté le directeur international de Groupama. M. Lemoux a également précisé que l'acquisition par son groupe de 35% du capital de la STAR pour un montant de 72 millions d'euros a été essentiellement motivée par l'environnement des investissements en Tunisie, ainsi la croissance économique « spectaculaire » du pays au cours des dernières années. Commentant les retombées de crise financière internationale sur le seceteur des assurances dans le monde, M. Azema s'est montré confiant quant à la solidité de son groupe, dont les résultats demeurent positifs et laissent apparaître des perspectives de développement considérables au cours des prochaines années. Leader du marché de l'assurance en Tunisie, la STAR occupe la première place en assurance dommages avec une part de marché de 29%. La société emploie 660 salariés et est adossée à un réseau de distribution comptant 11 succursales, 146 agents et 16 courtiers non exclusifs. En dépit de cette excellente santé financière de la STAR, le secteur des assurances tunisien bât encore de l'aile. A preuve : le taux de pénétration de l'assurance dans l'économie nationale (parts des primes d'assurance dans le PIB) demeure faible. En 2006, ce taux s'est établi à 1,95% contre une moyenne mondiale de 8%. De même, les primes d'assurances par habitant sont de l'ordre de 79 dinars en 2006, alors que la moyenne mondiale est presque de dix fois plus. Walid CHEDLY