Un investissement de taille, soit 53 millions de dinars pour un secteur à haute valeur ajoutée il fournira de l'emploi à 150 salariés. C'est la réalisation de la nouvelle brasserie de la Sonabra, fruit d'une joint-venture entre le groupe tunisien Boujbel et le groupe néerlandais Heineken et dont l'inauguration a eu lieu mardi 28 octobre 2008 par Abdelaziz Rassâa, Secrétaire d'Etat chargé de l'Energie renouvelable et de l'Agroalimentaire, Rita D. Rahman, ambassadrice des Pays-Bas à Tunis, le gouverneur de Nabeul et un bon nombre de dirigeants de banques et d'entreprises. Le Tunisien consomme dix litres de bière par an en moyenne. C'est l'un des chiffres les plus élevés de la région et cela incite les marques étrangères à venir investir en Tunisie. Jusque-là, en la matière, la Tunisie est restée fort conservatrice et le marché ne compte pas plus que trois marques dont une dominante, alors que le Maroc en compte une bonne dizaine au moins et arrive à exporter ses produits jusqu'aux Etats-Unis. L'investissement du géant néerlandais Heineken est donc le bienvenu, en dépit des réserves que pourraient formuler plusieurs sur la consommation d'alcool. C'est que le projet, qui a nécessité un investissement de 53 millions de dinars, va employer plus de 150 personnes. Sise à Grombalia, étalée sur une superficie de quatre hectares, la nouvelle brasserie a une capacité de production de 200.000 hectolitres. La consommation nationale est estimée à un million d'hectolitres. Elle est le fruit d'une joint-venture entre le Groupe Boujbel (qu'on retrouve également dans les eaux minérales, jus de fruits et boissons gazeuses) et le groupe néerlandais. Deux marques seront produites : Golden Brau (créée en 1632 en Autriche) déjà commercialisée et la marque phare du brasseur néerlandais, la Heineken, dont la commercialisation est prévue pour début 2009. Quant à la brasserie, il est bon de le souligner, elle a nécessité un investissement de plus de 200.000 dinars dans le seul traitement des eaux usées. En collaboration avec l'ANPE, la nouvelle brasserie sera totalement verte et ne polluera nullement l'atmosphère, grâce aux techniques nouvelles en matière d'environnement et de recyclage. Dans l'allocution qu'il a prononcée lors de l'inauguration, Abdelaziz Rassâa a mis en exergue la valeur ajoutée de cet investissement néerlandais pour le développement du secteur agro-alimentaire en Tunisie et la création d'emploi. Il a abordé également la coopération tuniso-néerlandaise et les possibilités d'accroître les échanges qui sont de l'ordre de 600 millions de dinars. Rita D. Rahman a pour sa part mis en valeur l'appui apporté à ce projet par les autorités tunisiennes et affirmé son souci de voir la coopération tuniso-néerlandaise aller encore plus de l'avant aussi bien dans l'industrie agroalimentaire, que dans le tourisme (le nombre de touristes néerlandais a doublé au cours des cinq dernières années) ou l'agriculture . Elle a rappelé, à ce sujet, que les Pays-Bas sont les onzièmes investisseurs étrangers en Tunisie et que son pays continue toujours à chercher des partenariats gagnant-gagnant. Pour célébrer cette inauguration, Heineken a dépêché en Tunisie son président pour la région Afrique-Moyen-Orient, Tom de Man. Le responsable était visiblement fort content de cette nouvelle ouverture et n'a pas manqué de le dire tout haut : « Quand nous sommes venus en Tunisie, il nous fallait un partenaire solide et on l'a trouvé en Saïd Boujbel. C'est un grand homme d'affaires doué en business et en politique qu'on retrouve dans l'industrie agroalimentaire, mais aussi dans l'agriculture ou dans le tourisme (une bonne vingtaine d'hôtels). Et De Man de poursuivre : « Il nous fallait également une volonté gouvernementale, condition sine qua non pour le succès de toute entreprise. A ce sujet, on nous a toujours fait sentir que nous étions les bienvenus. Ce soutien nous est indispensable et nous sera toujours indispensable. » Saïd Boujbel ne manquait pas non plus d'enthousiasme, surtout au vu du parterre d'invités de haute facture, venus le féliciter. Il a souligné que cet investissement n'aurait pu être réalisé sans l'appui des autorités et des banques (il citera l'UIB, la BH, la STB, la BIAT). Concernant le produit en lui-même, les responsables de Heineken ont souligné qu'il sera identique à celui vendu partout ailleurs dans le monde. S'il est clair que l'eau utilisée dans le breuvage provient de la Sonède, il n'en demeure pas moins que les différents traitements opérés par la suite font que le goût final soit le même à toutes les productions du brasseur.