La mondialisation engendrerait-elle tous ces méfaits : injustices, politique des deux poids-deux mesures, immixtions éhontées dans les affaires intérieures de pays souverains, banalisation extrême de valeurs jadis sacrées ? Comment peut-on asservir des gens en brandissant des mots d'ordre auxquels personne ne croit plus, comme l'ordre, la justice, la solidarité, l'humanisme ? Sous prétexte d'intérêts stratégiques, s'arroge-t-on le droit d'envahir des Etats, de mener des guerres contre des peuples, de semer le désarroi et la mort d'innocents ? Autant de questions qui surgissent et auxquelles les pays occidentaux et les autres - s'ils ont les moyens d'agir et sont libres de leurs décisions - sont tenus de répondre. Parce qu'il y a urgence. La situation qui prévaut dans le monde est peu rassurante. Elle est déplorable, sinon catastrophique. L'état de la planète Terre se dégrade au fil des jours. Il empire même. Aux injustices et aux catastrophes naturelles, s'ajoutent les maux provoqués par les grandes puissances, censées veiller à la stabilité des régions et à la prospérité des peuples. En fait, l'économie mondiale est gravement malade sans que les instances internationales et les grands économistes aient pu prévoir et, encore moins, apporter les remèdes idoines. Le Conseil de sécurité appuie ouvertement les positions de certains membres permanents. Des guerres sont livrées en Irak, en Afghanistan, en Palestine, au Soudan, en Somalie sous l'instigation des grands de ce monde. L'objectif de ces horreurs est souvent déguisé en "légitime défense". Des valeurs aussi nobles que la démocratie, la justice, la liberté, les droits de l'homme sont impunément conduits à l'autel du sacrifice. Le pire est que les multiples agissements se commettent au nom de ces valeurs. Il est évident que la désinformation, cette arme redoutable au service de la manipulation de l'opinion publique, cède peu à peu le pas devant l'avancée fantastique des technologies de l'information et de la communication. Par la magie de l'Internet et par le pouvoir du multimédia qui associe image, son et texte, toutes les politiques, toutes les manuvres, tous les mensonges, tous les noirs desseins sont mis à nu et dénoncés aussitôt. De politiques erronées en corrections, en aventurisme, en décisions iniques, les pays occidentaux apportent chaque jour de l'eau au moulin des altermondialistes, des extrémistes et des désespérés de tous bords. Ils cesseront tôt ou tard d'avoir de l'emprise sur leur propre opinion publique qui, à cause de trop d'injustices, de manuvres et de violences, commence à s'éveiller aux appels des opprimés irakiens, palestiniens, afghans, soudanais, somaliens et autres. Les pays occidentaux gagneraient à se débarrasser au plus tôt de leurs complexes de supériorité et de cette peur injustifiée d'être engloutis par la marée humaine des peuples du Sud. S'ils ne traitent pas d'égal à égal avec les autres régions du monde, leurs appréhensions seront justifiées. Ils ne continueront pas éternellement à dicter leur loi aux dirigeants d'autres pays, à menacer des peuples de représailles, d'invasion, de pauvreté A l'heure où l'Internet exerce une influence croissante et où l'internaute s'impose comme leader d'opinion, juge impartial et désintéressé, il s'avère dangereux pour les pays occidentaux, voire insensé, de persévérer dans la voie du diktat. Ils doivent prendre conscience que leur survie dépend du degré de la réhabilitation des valeurs qu'ils ont délibérément souillées. Le monde se sentirait nettement mieux si les guerres d'influence cessaient, si la solidarité prenait le dessus sur les conflits d'intérêt Le rêve est permis