L'esclavage, la colonisation, la mainmise sur les richesses et la récente spéculation boursière perpétrés par l'Occident sont encore présents dans les esprits des gens du Sud dont la situation économique ne s'arrête de se détériorer. L'effrondement actuel du système économique que l'Occident a exporté sur toute la planète laisse sous nos yeux une économie mondiale quasiment en ruine et une planète qui tourne désormais au ralenti ; au point que tous les pays souhaitent désormais avoir une croissance- zéro pour échapper tant bien que mal à la récession. Celle-ci, engendrée par le laissez- faire du capitalisme « sauvage » traduit une défaite de la pensée ultra- libérale ou une victoire de la pensée égoïste, autiste et socialement cruelle. Avant le déclenchement de la crise mondiale que nous vivons actuellement, l'Occident faisait preuve d'arrogance, de prétention, de domination sans partage et de désir de donner des leçons ; ce qui accélérait de gripper le dialogue Nord-Sud pourtant indispensable pour sauvegarder les nombreux intérêts économiques mutuelles. A force d'injustices, de manœuvres et d'hégémonie, les pays occidentaux continent hélas d'apporter chaque jour plus d'eau au moulin des alter- mondialistes en adoptant le protectionnisme et le repli sur soi. Pire encore, l'Occident considère ses immigrés du Sud comme un grand problème, au moment où ce jeune vivier de talents, économiques inclus, contribue largement à son développement et à sa prospérité ? Rien que durant 2007, 36 millions de personnes sont mortes au Sud, conséquence de l'extrême pauvreté et un tiers de l'humanité, principalement au Sud souffre actuellement d'invalidité provoquée par la sous-alimentation chronique. Plus grave encore, pour remplir un réservoir d'une petite voiture par le bio- carburant, nos amis occidentaux doivent brûler 358 kg de maïs ; ce qui suffirait théoriquement pour alimenter un africain durant toute une année. Face à ces catastrophes du Sud, l'Occident préfère regarder ailleurs, et au meilleur des cas, faire don de quelques miettes, souvent conditionnées par la vente de ses propres produits, voire même par un droit de regard et une ingérence dans les affaires des pays récepteurs. A la dernière réunion des G20, les pays les plus riches de la planète ont décidé de mobiliser 1100 milliards de $ pour relancer leurs économies, au moment où les aides annuelles au développement ne s'élèvent souvent qu'à moins de 100 millions $, soit 1/10 000 de ce montant débloqué par les G20. L'arrivée au pouvoir en Amérique du Président Obama d'origine demi-africaine; annonce t-il l'émergence d'une nouvelle conscience humaniste occidentale vis à vis du Sud ? On ne peut que l'espérer vivement !
LA MONDIALISATION, EST-ELLE UN PRETEXTE POUR EXPLOITER LE SUD ? La mondialisation engendrerait-elle l'injustice, le droit à l'ingérence aux affaires intérieures de pays souverains, la perte de valeurs civilisationnelles jadis sacrées… ? Comment peut-on encore croire en des mots d'ordre et des référentiels lancés souvent par les grandes nations occidentales comme la solidarité, l'humanisme et les droits de l'homme ? Malheureusement, la mondialisation interconnecte tous les pays de telle façon que la crise touche les pauvres plus que quiconque. De toutes les manières, la situation économique qui prévaut actuellement dans le monde est peu rassurante, puisqu'elle se dégrade et s'empire au fil des jours, au point qu'on se demande si nous nous situons aujourd'hui derrière ou devant la crise financière et économique mondiale. Pour conclure, les pays occidentaux gagneraient beaucoup en se débarrassant au plus vite possible de leurs préjugés de supériorité et de leur peur injustifiée vis à vis du Sud et en renonçant à lui dicter leur loi. Dieu merci, la crise n'est pas une fatalité, puisque la réforme de la pensée économique, le retour aux valeurs sublimes comme la solidarité, le partenariat ou le co- développement peuvent bien ouvrir les chemins de salut. Dans un monde devenu un village planétaire et face à la crise qui sévit actuellement, le Nord et le Sud survivront ensemble ou périront ensemble.