L'industrie tunisienne s'efforce de maintenir un rythme croissant malgré les répercussions de la crise économique et financière mondiale. Le bilan dressé par le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME est révélateur des efforts consentis par les pouvoirs publics dans le but d'atténuer l'impact de la grave crise éconmique qui sévit un peu partout dans le monde. Parmi les aspects les plus saillants, on relève une régression de l'industrie manufacturière, mais une amélioration sensible dans l'industrie mécanique et électrique, ainsi que dans le secteur du textile. Les projets industriels sont maintenus. La mise à niveau, retenue comme un facteur de relance, se poursuit à un rythme soutenu. Le bilan des deux premiers mois de 2009 a été dressé au cours de la conférence de presse tenue mardi 31 mars 2009, par Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Petites et Moyennes Entreprises. Il est positif dans l'ensemble. L'industrie tunisienne n'a pas trop souffert des incidences néfastes de la grave perturbation qui a terrassée les éconmies les plus puissantes et continue de causer des dégâts, dans le secteur automobile américain entre autres. Le ministre a précisé que suite aux mesures décidées le 23 décembre 2008 par le chef de l'Etat au profit des entreprises exportatrices décidées par le Président de la République, des cellules d'encadrement et de suivi ont été mises en place. Ces cellules orientent, apportent leur aide aux entreprises et les encadrent dans ce contexte difficile. En outre, une commission consultative a été créée au sein du ministère. Elle a déjà approuvé 79 dossiers présentés par des sociétés. M. Chelbi a indiqué que les exportations de l'industrie manufacturière ont régressé de 17%. Elles ont atteint 3.806 millions de dinars le 25 mars 2009. Cependant, il a présenté des indicateurs positifs de secteurs ayant enregistré une amélioration pendant cette période de crise. En effet, l'industrie des fils électriques et celles du vêtement ont évolué respectivement de +12% et +11%. Les projets industriels se poursuivent malgré la crise. Le ministre a évoqué en particulier 3 projets. Le premier projet est celui de composants automobiles à Béja. D'une valeur de 43 MD, ce projet a contribué à la création de 1.400 postes d'emploi. On prévoit que ce chiffre doublera en 2009 et atteindra 3.500 postes en 2010. Le second projet concerne le même secteur. Il est installé à Gafsa. L'investissement qui lui est consacré se monte à 43MD également. Les postes d'emplois créés s'élèveront à 3.000, dont 764 postes dés le début d'avril 2009. Le troisième projet est celui d'Aerolia qui produira des composants d'avion à El Mghira. Son coût est de 56MD. Il créera 750 emplois. Le programme de mise à niveau se poursuit. Il est intensifié même. Il est perçu comme une solution efficace pour dépasser la crise. Les nombres d'entreprises adhérant au programme est passé de 52 à 90 entreprises pendant le premier trimestre, entre 2008 et 2009, soit une évolution de 73%. Le total des investissements approuvés a atteint près de 160 MD, alors qu'il n'était que de 94 MD pendant la même période de l'année dernière. Une étude stratégique a démontré que des opportunités sont entrouvertes pour l'industrie tunisienne à l'horizon de 2016. Pour cette raison, le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME va organiser une campagne promotionnelle en Europe, en collaboration avec le ministère du Développement et de la Coopération internationale, du ministère du Commerce et de l'Artisanat et de l'UTTICA. Au cours de ce premier trimestre 2009, deux jours de partenariats ont été organisées à Sousse et à El Kasserine. Ces rencontres ont abouti à l'agrément de 198 projets qui seront financés par les banques. Ces projets contribueront à la création de 4.000 emplois. Concernant la qualité, 1.106 entreprises détiennent actuellement des certifications de qualité. Leur nombre passera à 1.300 fin 2009. Le ministre a annoncé le lancement de deux appels d'offres pour la réalisation de deux stations électrique à Bizerte et à Sousse. En outre, on a mis les soubassements juridiques d'un partenariat entre la STEG en Tunisie et TERNA en Italie. Ce partenariat prévoit la création d'une liaison électrique entre les deux pays. La production de pétrole brut s'est accrue de 5%, passant de 665 mille tonnes en février 2008 à 690 mille tonnes fin février 2009. Cette évolution s'explique par l'entrée en service du champ pétrolifère d'Echourouk. La production de gaz naturel a augmenté de 17%. Elle a atteint 610 mille tonnes fin février 2009, alors qu'elle n'était que de 521 mille tonnes à la même période en 2008. Malgré le manque de visibilité, M. Chelbi affiche une bonne dose d'optimisme. L'industrie tunisienne a certes subi les conséquences de la crise économique mondiale, mais les incidences des soubresauts ont été contenues. Le plus important est que ces circonstances particulières créent des opportunités que les entreprises tunisiennes doivent saisir. Le ministre a cité un exemple concret : les magasins européens s'approvisionnaient pour le long terme à 70%, ce qui favorisait la Chine. Actuellement, ils ne le font qu'à hauteur de 30%. Leurs approvisionnements se font à court terme à hauteur de 70%, ce qui est de nature à privilégier la Tunisie par le biais du circuit court, du délai rapproché et de la quantité réduite. Bien sûr, quelques entreprises ont régressé mais, au vu de la situation, le bilan reste globalement positif.