Felix Sulzberger, directeur général de Calida et d'Aubade France vient d'affirmer que le transfert en Tunisie est pleinement justifié. "Le résultat d'Aubade reste légèrement positif, mais il sera déficitaire au deuxième semestre. Depuis trois ans, le chiffre d'affaires est stable, et le bénéfice baisse. C'est pourquoi on n'a pas voulu retarder la délocalisation ". C'est ce qu'il a déclaré à "Les echos.fr". En dépit de la décision judiciaire obligeant Aubade à suspendre la mise en uvre de son projet de réorganisation, suite à la suppression de 104 emplois sur 132, les dirigeants du groupe suisse restent fermes sur la question. La délocalisation est inévitable. Tout en rappelant que l'activité d'assemblage d'Aubade est déjà réalisée à 70 % en Tunisie, Calida affiche aujourd'hui trois axes stratégiques : développer son propre réseau de magasins afin d'enrayer la baisse de son chiffre d'affaires, concentrer l'assemblage en Tunisie et « consolider ses investissements dans la logistique à Saint-Savin ». D'autant que tous les autres spécialistes français du secteur (Chantelle, Barbara, Simone Pérèle...) sont déjà en Tunisie, où le coût par minute atteint 0,14 euro, contre 0,33 euro en France. « Désormais, tout le monde est confronté à la vérité des prix. Après sa reprise par Calida, Aubade va devoir changer de stratégie et même de métier, en ayant une politique de distribution très offensive », estime Evelyne Chaballier, directrice des études économiques et prospectives de l'Institut français de la mode. Il s'agit d'une spéculation politique soulevée par les socialistes, plus précisément, Ségolène Royal. En érigeant la délocalisation d'Aubade en « cas d'école », Ségolène Royal s'est-elle saisie du meilleur dossier ? Le doute est permis. C'est ce que rapporte encore "Les echos.fr".