Près de 100.000 scientifiques, médecins et ingénieurs quittent la Tunisie, le Liban, la Syrie, l'Irak, la Jordanie, l'Egypte, le Maroc et l'Algérie chaque année. Ce constat est établi par un nouveau rapport publié par le département de la Ligue arabe de la population et des politiques migratoires. Le document se réfère à des statistiques obtenues auprès de la Ligue arabe, l'Organisation internationale du Travail (OIT), l'UNESCO et d'autres organismes arabes et internationaux. Ainsi, près de 70.000 diplômés des universités arabes émigrent chaque année pour chercher un emploi à l'étranger. Environ 54% des étudiants arabes poursuivant leur formation à l'étranger ne reviennent pas à leur pays d'origine. 70% des scientifiques ne retournent pas chez eux. Près de 50% des médecins, 23% des ingénieurs et 15% des scientifiques émigrent vers l'Europe, les Etats-Unis et le Canada. Selon le rapport, l'arrêt de l'émigration à grande échelle de ces compétences permettra aux pays arabes "exportateurs de compétences" d'économiser près de 1,57 billion de dollars par an. Le rapport invite des pays comme l'Egypte, le Liban, la Syrie et la Jordanie à élaborer des mesures proactives afin de créer des postes de travail bien rémunérés et des opportunités d'investissement chez eux pour attirer les jeunes talents formés localement et les immigrants expérimentés. Leurs expériences et leurs connaissances permettront de promouvoir le développement social et économique des pays d'origine. Le rapport encourage les pays arabe à introduire des politiques d'incitation pour inverser la tendance des fuites des cerveaux généralisées.