C'est à son siège de la Maison de l'Entreprise que l'Association des Intermédiaires en Bourse (AIB) a organisé la communication financière de la société « ASSAD », lundi 14 décembre 2009. Animée par Souheil Kallel, directeur général de la société, la communication a passé, au peigne fin, la situation financière du groupe, les faits saillants de l'année ainsi que les perspectives de développement. Au vu des dires de M. Kallel, la société des batteries ASSAD a réussi à préserver sa position de leader aussi bien au niveau national qu'à celui régional, malgré l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché. Comme il l'a promis, il y a quelques mois, M. Kallel a dévoilé le Business Plan de la société pour la période 2010-2012, une feuille de route pour une entreprise considérée comme l'une des plus juteuses sur la place. Ses résultats jusqu'au mois de décembre 2009 confirment cette réalité. Depuis 2005, le chiffre d'affaires de l'entreprise n'a cessé de progresser à une cadence remarquable, passant de 26 millions de DT à 50 millions de DT en 2009. L'année 2009 touchant à sa fin, les estimations des responsables de la société tablent presque sur le même chiffre d'affaires que l'année 2008. M. Kallel a précisé que malgré la conjoncture internationale défavorable, la société a enregistré des résultats satisfaisants au titre l'année en cours. Ces résultats lui permettent de garder toujours la position de leader du marché de l'industrie des batteries sur le plan local et aussi sur celui régional en termes de chiffres d'affaires. Selon M. Kallel, ASSAD a réussi à augmenter le chiffre d'affaires à l'exportation de 6% pour son cur d'activité (fabrication de batteries) ainsi que l'accroissement du volume des exportations de 26%. Le résultat net prévisionnel en 2009 serait de 5,8 millions DT. Par ailleurs, le taux de marge brut stagnerait à 34,4%, sachant que ce taux prend également en considération le prix de transfert interne entre les différentes filiales du groupe. Pour la même période, l'apport des autres filiales du groupe en termes de chiffres d'affaires est de 12,4 millions de DT. Les estimations tablent sur un chiffre d'affaires consolidé du groupe, toutes filiales comprises, de 62 millions de DT, soit le double de ce qui a été réalisé en 2005. Le résultat net du groupe devrait être de 8 millions de DT en 2009 avec un taux de marge brut stable de 40%. Les faits marquants de l'année étaient sans aucun doute l'achèvement de la construction des nouveaux locaux à Bou Argoub (40 Km de Tunis) et l'entrée en exploitation de la nouvelle ligne d'assemblage qui permettra d'augmenter la capacité productive de la société à quelque 1,2 million unités (actuellement elle oscille entre 800 et 900 milles unités). L'entreprise tente, également, de dupliquer son expérience en matière de la distribution sur le marché algérien afin de doter ce marché porteur de son propre réseau. Une première succursale verra le jour au début de l'année 2010 à Annaba. Outre la dimension maghrébine, l'Afrique se trouve en ligne de mire de la société. Certes, la société est encouragée par la réussite de l'expérience sénégalaise, néanmoins, M. Kallel affirme que, même s'il est encore vierge, le marché africain doit être approché avec prudence. "La crise actuelle n'a pas eu, un vrai impact sur nos activités. Déjà, ASSAD opère sur le marché de rechange sur lequel nos exportations affichent une augmentation significative de 26% malgré la fluctuation du cours de plomb. Ceci n'empêche que le marasme engendré par la crise a jeté ses ombres, notamment, avec une forte pression sur les prix. Il est à signaler, à cet égard, que notre chiffre d'affaire à l'exportation est indexé au cours LME (prix du plomb). Cette formule nous permet de déterminer le prix à la vente en fonction des prix de tonne de plomb et d'effectuer des corrections juste à temps", a précisé M. Kallel. Par ailleurs, il a souligné que, s'il y a une légère baisse au niveau de chiffre d'affaires de l'entreprise par rapport à 2008 (51,032 millions de DT), ceci est dû en grande partie à l'ouverture du marché tunisien sur d'autres acteurs. "Suite au démantèlement des tarifs douaniers, le marché tunisien s'est ouvert devant les importateurs des batteries qui cherchent à vendre le maximum en jouant sur les prix. Une technique qu'on connait d'avance. Notre positon actuelle a fait que nos démarches soient sereines et qui s'articulent sur une variété de la gamme des produits de la société, un réseau large de distribution ainsi que la qualité importante de nos produits. Ceci nous a permis de développer un capital marque sur le marché local ainsi que sur le marché international. D'ailleurs, nos parts de marché ne cesse d'augmenter à destination du marché maghrébin", a-t-il précisé. Une autre précision avancée par M. Kallel, les estimations n'ont pas pris en compte les résultats d'INERSIS ASSAD, qui reste légèrement déficitaire. Le groupe est en train d'assainir et de réviser les comptes de l'entreprise, fruit d'une alliance avec le mastodonte international INERSIS, tout en signalant que l'entreprise écoule ses exportations directement sur le marché européen. Pour ce qui est des perspectives futures de développement du groupe, le Business Plan présenté par M. Kallel s'avère plus que prometteur. Partant d'une hypothèse de base déterminant un cours moyen de plomb de 1700 dollars, le chiffre d'affaires d'ASSAD passerait de 50,2 millions DT en 2009 à 73,2 millions DT en 2012 soit une évolution de 13,4%. Sur la même période, les prévisions tablent sur une évolution de résultat net qui passerait de 6,7 millions de DT à 8,8 millions de DT, soit une augmentation de 14,6%. Pour l'ensemble du groupe, le chiffre d'affaires devrait passer de 62,6 millions de DT à 91 millions de DT, sur la même période. Le résultat net serait rehaussé à 11,1 millions de DT en 2012 contre 9,2 millions de DT en 2009. Interrogé par Business News sur la façon avec laquelle la société a procédé dans l'élaboration de son Business Plan et s'il a incorporé les différents scénarii relatifs à la conjoncture internationale, M. Kallel s'est montré optimiste. Il nous a précisé que la conjoncture actuelle commence à présenter des signes de reprise de l'économie internationale. La société a prévu plusieurs scénarii, allant de l'optimiste (reprise) au pessimiste (récession) dans l'élaboration de ses prévisions. Néanmoins, il a souligné que la société procède par régions d'activités. Ainsi son Busines Plan demeure fidèle à sa politique d'investissements sur différents marchés: régional (Maghreb) mais également européens et moyen-orientaux. Consciente que la taille du marché local est petite, cette orientation vers l'exportation constitue une option stratégique de la société. Cependant la société reste prudente quant aux aléas de la conjoncture. Pour comprimer son coût de revient, la société compte investir dans un autre four pour son unité de recyclage de plomb (par broyage de batteries usagées). Actuellement, elle exploite 30% de ses capacités. Quant à la récupération des batteries usagées, elle est de 90%. M. Kallel s'est montré un peu gêné quant aux pratiques suivies par les nouveaux entrants. Le décret de 2009, qui stipule qu'aucun acteur ne peut vendre une nouvelle batterie sans récupérer l'ancienne, n'est pas respecté par les importateurs. "Il est de la tâche de l'ANGED de faire comprendre aux importateurs que la loi s'applique à tout le monde", a-t-il précisé. Et cerise sur le gâteau, M. Kallel a déclaré que le titre ASSAD a évolué de 70% comparativement au TUNINDEX qui a augmenté seulement de 46,5%. Business News n'a pas raté l'occasion pour interroger M. Kallel, si cette évolution du cours ASSAD va impacter la politique de dividendes de la société. Sur un ton souriant, la réponse de M. Kallel était vague. "Inchallah, notre politique en matière de distribution de dividendes ne change pas même si nous sommes bien côtés en bourse. ASSAD a, en effet, une forte culture de prudence. Notre souci est de préserver la solidité financière de la société et d'améliorer inlassablement nos réserves. C'est ce qui nous a permis de faire les investissements nécessaires par nos propres moyens sans avoir recours à des sources externes", a-t-il précisé. Walid Ahmed Ferchichi