Pour qu'il y ait de la bonne gouvernance, il faut qu'il y ait de bons gouverneurs. Or ce constat - faut-il rappeler que la conceptualisation et la contextualisation de la gouvernance des entreprises en Tunisie étant encore en phase de genèse - n'est nullement évident puisque les dirigeants sociaux des entreprises tunisiennes, notamment les PDG, continuent à s'accaparer des deux fonctions suivantes : la Gestion et le Contrôle. Déjà, le Guide de Bonnes Pratiques de Gouvernance recommande aux entreprises tunisiennes la séparation de la fonction de président du conseil d'administration de celle de directeur général. Pourquoi cette séparation, prônée de plus en plus de par le monde, peine t-elle à gagner du terrain en Tunisie ? Faut-il continuer à concentrer les pouvoirs entre les mains d'une seule personne ? Faut-il légiférer comme dans certains pays ou simplement laisser aux acteurs du marché la liberté de se décider ? Le Code des Sociétés Commerciales offre même une séparation stricte entre les fonctions de gestion et celles de contrôle en permettant l'adoption d'une structure duale avec directoire et conseil de surveillance. Qu'est-ce qui empêcherait ce modèle bien présent dans les pays industrialisés à faire son chemin en Tunisie ? Pour répondre à toutes ces questions, le Centre Tunisien de Gouvernance d'Entreprise (CTGE) poursuit son cycle de rencontres-débats et ce, le mardi 04 mai 2010 (17h30), à la Maison de l'Entreprise, siège du CTGE, avec le thème : Faut-t-il délimiter le pouvoir des PDG des entreprises tunisiennes ? Cette rencontre-débat sera animée par Mokhtar Fakhfakh, ancien PDG de la BIAT et président honoraire actuel de son conseil d'administration. Fort d'une longue et riche expérience à la tête de plusieurs grandes entreprises tunisiennes, M. Fakhfakh, témoin d'une époque, partagera lors de cette rencontre avec les présents sa vision sur le sujet et donnera son point de vue sur les expériences locales déjà réalisées en la matière. W.A.F.